La mission s’annonce très difficile, voire impossible pour le tout nouveau Premier ministre algérien. Noureddine Bedoui se retrouve confronté à de nombreux refus, tant auprès de la classe politique qu'au sein des milieux syndicaux. Avec son adjoint, le vice-Premier ministre Ramtane Lamamra, tous deux peinent à mettre en place un nouveau gouvernement.
De nombreux syndicats autonomes ont d'ores et déjà refusé l’invitation du Premier ministre et ont choisi de se ranger avec le peuple comme les six d’entre eux qui se sont exprimés dans un communiqué commun, hier, lundi 18 mars.
"Les syndicats autonomes ont décidé de ne pas prendre part à cette rencontre. Il n’y a aucune voix qui est au-dessus de celle du peuple", avaient-ils affirmé.
Sur un plan politique, le Premier ministre a déjà essuyé de nombreux refus. Il se trouve confronté au déchirement des principales formations constituant la majorité parlementaire.
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De nombreux membres du FLN ont d'ailleurs déserté les rangs et rejoint le mouvement de contestation, et le RND, parti formant la majorité, est affaibli depuis le limogeage de Ahmed Ouyahia, l’ex-Premier ministre si décrié par les manifestants.
Suite au dernier message du président Abdelaziz Bouteflika, délivré hier, lundi 18 mars à la télévision nationale, dans lequel le président toujours en exercice annonce qu'il restera au pouvoir au-delà de la date officielle de la fin de son mandat, la mission de Noureddine Bedoui, en tant que Premier ministre, risquerait de se corser d’avantage.
La presse algérienne s’interroge même aujourd'hui sur son éventuel départ prématuré. En effet, étant donné qu’il ne parvient pas à convaincre, la question se pose désormais de savoir s’il déposera (ou non) sa démission.