Coup de théâtre, ce mardi 2 juillet, au Parlement algérien. Le très contesté Mouad Bouchareb a fini par jeter l’éponge en déposant sa démission de la présidence de l’Assemblée populaire nationale (APN), d’après les sources officielles, notamment Khaled Bouriah, président du groupe parlementaire FLN.
Lâché par les présidents de six groupes parlementaires, dont ceux du FLN et du RND, majoritaires à l’APN, et soumis à une forte pression depuis de nombreuses semaines, Bouchareb a fini par déposer sa démission ce mardi 2 juillet. Le bureau de l’APN, qui s’est réuni aujourd’hui, a déclaré la vacance du poste de président de l’Assemblée.
Ainsi, le vice-président de l’APN, Abderrazak Kerbache va gérer les affaires courantes pour une durée de 15 jours. Cette démission ouvre donc la voie à l’élection d’un nouveau président à la tête de la chambre basse du Parlement.
C'est exactement, ce qui s'était passé l'année dernière, vers le mois de novembre quand Saïd Bouhadja, prédécesseur de Bouchareb, avait été poussé à la porte par les membres de son propre parti.
Hier lundi, la crise interne du FLN avait atteint un nouveau sommet quand des député ont empêché la tenue d’une séance plénière de la chambre basse du parlement. Les élus à l’origine de ce blocage plaidaient alors pour sa démission du perchoir, ce qui avait donné une nouvelle dimension à la crise interne que traverse le parti historique, au pouvoir depuis l'indépendance.
Après avoir fermé l’accès à la salle qui devait abriter la séance, des députés de la majorité avait décidé de poursuivre le blocage ce mardi 2 juillet 2019, date de la séance de clôture de la session ordinaire 2018-2019. Ils ont donc obtenu gain de cause contre le camarade de parti.
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Des membres du bureau de l'assemblée populaire nationale (APN) et les présidents des groupes parlementaires avaient aussi appelé le président du parlement à démissionner «immédiatement» compte tenu des récents développements que connaît l'APN, afin de préserver «la stabilité» de l'institution législative et du pays.
Mouad Bouchareb a été élu à la tête du parlement algérien le 24 octobre 2018, lors d'une séance boycottée de plusieurs élus qui contestaient la manière dont son prédécesseur, Saïd Bouhadja, a été écarté, au motif d'une «mauvaise gestion».
Notons enfin que la démission du président Abdelaziz Bouteflika et les contestations de la rue exprimées depuis le 22 février ont accentué la volonté chez des députés de destituer l’actuel président du parlement, dont la légitimité est contestée.