Célèbre avocat et fervent défenseur des droits de l'homme, Salah Dabouz a entamé une grève de la faim depuis une semaine, pour protester contre un contrôle judiciaire que lui impose la justice algérienne, aux ordres d'Ahmed Gaïd Salah.
En Algérie, beaucoup s'émeuvent de sa situation et l'ont appelé à renoncer à cette forme radicale de protestation, en vain.
Lire aussi : Vidéos. Algérie. 21e vendredi: après l'euphorie du foot, retour aux manifestations
"Cela ne vaut pas la peine de vivre sous la botte de qui que ce soit. Voilà pourquoi j’ai entamé une grève de la faim et voilà pourquoi je ne compte pas arrêter cette grève de la faim", a-t-il dit dans une vidéo publiée sur sa page Facebook, le vendredi 12 juillet dernier.
Affirmant sa détermination à poursuivre sa grève de la faim, il explique être victime "d'un déni de justice", qu'il qualifie en outre de "crime le plus abominable qui soit".
En fait, Me Salah Debouz était l'avocat de de feu Kamel Eddine Fekhar, militant des droits de l'homme, mort en détention après une quarantaine de jours de grève de la faim.
Salah Debouz a été mis sous contrôle judiciaire depuis le mois d'avril dernier par le tribunal de Guerdaïa, situé à 600 kilomètres d'Alger.
Cette disposition prétentive est, pour lui, une sévère sanction, étant donné qu'il réside à Alger et y exerce sa profession d'avocat au sein du barreau de la capitale. Il s'est donc retrouvé dans l'obligation de se rendre au commissariat central de Guerdaïa, à raison de trois fois par semaine.
Lire aussi : Algérie: Gaïd Salah menace les manifestants et réaffirme son soutien à Bensalah
Il avait saisi le rapporteur des droits de l'homme des Nations Unies sur sa situation, il y a un peu plus d'une semaine, alors qu'il avait entamé sa grève de la faim.
Pour l'heure, les autorités algériennes restent sourdes à son cri de détresse. Or, si rien n'est décidé à son égard et qu'il persiste dans sa décision, à 79 ans, il risque de tenir bien moins de temps que son ex-client.
Un comité de soutien a été mis en place par des militants algériens des droits de l'homme, bien que ses proches estiment qu'il sera difficile de le faire revenir sur sa décision.
"Nos tentatives de le convaincre de revenir sur sa décision ont échoué. Le connaissant bien, je sais qu'il n'est pas facile à convaincre. Me Dabouz est un militant qui assume ses choix", écrit à son sujet Meziane Abane, l'un des militants à l'initiative de la mobilisation pour soutenir Me Debouz. .
"Soutien total à Me Salah Dabouz, fervent défenseur des droits de l’homme en Algérie, en grève de la faim, en signe de protestation contre l’acharnement dont il est victime (sous contrôle judiciaire, il doit se déplacer trois fois par semaine d’Alger à Ghardaia)", écrit Abdelkrim Zeghilleche, directeur de Radio Constantine, autre personnalité à le soutenir, parmi ses nombreux soutiens.
"La mort ne lui fera pas peur mais si par malheur cela devait arriver, sachez que ce serait une grande perte pour le mouvement populaire, pour la démocratie pour les libertés", écrit, de son côté, Bachir Derraïs, un autre militant algérien des droits de l'homme.