L’ancien ministre de la Culture et de la Communication et porte-parole du gouvernement sous la présidence de Liamine Zéroual, vient de demander le jugement de l’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika.
Dans un post publié sur sa page Facebook le mercredi 18 septembre, et intitulé, «des voix appellent à juger l’ex-président, partagez-vous cette demande?», l’universitaire, ancien ministre et ambassadeur, rejoint ainsi de nombreux contestataires qui ont fait chuter le régime Bouteflika et qui demandent à ce qu’il rende des comptes de sa gestion désastreuse durant presque deux décennies du pays, durant lesquelles la corruption et le népotisme ont été érigés comme des règles par les dirigeants.
Lire aussi : Algérie: enfin, des nouvelles sur la retraite de Bouteflika
Ainsi, l’ancien ministre qui avait présenté sa démission en avril 1999, suite à l’arrivée au pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika, figurait parmi les premiers à demander le jugement de l’ex-président.
«J’ai fait cette demande car il faut situer les responsabilités politiques en matière de corruption. Sans les politiques et l’immunité qui leur est accordée, il n’y aurait pas eu de corruption dans le pays. Les responsables politiques en détention à El Harrach ont déclaré devant le juge d’instruction qu’ils avaient appliqué les instructions venant du président ou de son frère pour accorder des avantages en dehors de la loi à des hommes d’affaires eux aussi poursuivis pour actes de corruption. Il est apparu qu’à partir de 2013, toutes les instructions venaient du frère du président (Saïd Bouteflika). Cela n’exempt pas ces responsables politiques de la responsabilité légale surtout des preuves d’enrichissement personnel sont établies. La responsabilité du président dans toutes les affaires de corruption est entière. Idem pour son frère», a-t-il écrit sur son compte Facebook.
Lire aussi : Algérie: Bouteflika demande pardon aux Algériens
Pour Abdelaziz Rahabi, le jugement de l’ancien président serait un message envoyé au futur président qui sera qu’il ne bénéficiera d’aucune immunité au cas où il serait reconnu responsable d’actes graves de corruption et d’enrichissement.
Quant à ceux qui soutiennent que l’ancien président est malade et qu’il faut en conséquence l’épargner, l’ancien ministre explique que dans la forme, «il est impensable que Boueflika se présente pour un cinquième mandat soutenu par des partis, des associations et des personnalités, et lorsqu’il est question de répondre devant un tribunal aux interrogations des algériens sur les méfaits de sa politique pendant vingt ans, il devient malade et invalide».