Algérie: l’Ordre des avocats menace de boycotter le procès des détenus du Hirak

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Le 02/10/2019 à 14h35, mis à jour le 03/10/2019 à 11h13

L’Ordre des avocats d’Alger a menacé, ce mercredi 2 octobre, de boycotter les audiences des détenus du mouvement de contestation populaire, actif en Algérie depuis le 22 février. Dans un communiqué, l’Ordre motive cette décisions par des «atteintes aux droits de la défense».

Un communiqué de l’Ordre des avocats d’Alger, rendu public ce mercredi 2 octobre, a menacé de boycotter les audiences des détenus du mouvement de contestation populaire, faisant part, dans un communiqué rendu public, d’«atteintes aux droits de la défense».

«L’Ordre des avocats d’Alger a constaté dernièrement une somme de dépassements et d’atteintes juridiques et procédurales touchant aux libertés et aux droits les plus élémentaires de la défense dans le traitement des dossiers tant au niveau des services de sécurité que des instances judiciaires», explique le communiqué de l’organisation.

Plusieurs autres dépassements ont d’ailleurs été signalés. Parmi eux, le non-respect du «droit de contacter les proches ou un avocat, et le recours au mandat de dépôt dans des poursuites qui touchent toutes les franges de la société, en dépit du pacifisme des manifestants» .

À cet effet, l’organisation estime que ces pratiques intimidantes sont «en porte-à-faux avec les aspirations du citoyen à l’édification d’une justice indépendante en laquelle il aura confiance ».

Ainsi, l’Ordre des avocats d’Alger «refuse d’apporter sa caution pour légitimer de tels dépassements et atteintes qui lui dictent, dans le cas où ils venaient à persister, de boycotter toutes ces poursuites non conformes à la loi et qui ne peuvent aboutir qu’à des simulacres de procès», ajoute le communiqué.

L’organisation rejette catégoriquement «les atteintes aux libertés et aux droits fondamentaux des citoyens dont celui de manifester pacifiquement et la liberté d’expression».

L’Ordre des avocats d’Alger dénonce les arrestations arbitraires qui ont touché de nombreux manifestants pacifiques.

L’organisation rappelle, dans le communiqué, son attachement aux résolutions de son conseil, soutenant les revendications du mouvement de contestation populaire, parmi lesquelles «l’indépendance du juge et de la justice».

Par Karim Ben Amar
Le 02/10/2019 à 14h35, mis à jour le 03/10/2019 à 11h13