Algérie: l'ex-candidat à la présidentielle, Mihoubi, en fuite en Espagne

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Le 30/12/2019 à 14h36, mis à jour le 31/12/2019 à 13h42

Azzeddine Mihoubi a préféré se rendre en Espagne plutôt que de se retrouver en prison, ce qui risquait bien d'être le sort que lui réserve la justice militaire. Certains hauts gradés, présentés comme ses complices, sont déjà derrière les barreaux.

Azzeddine Mihoubi, candidat malheureux à la présidentielle algérienne du 12 décembre courant est en fuite vers l'Espagne pour échapper à d'éventuelles poursuites, selon la feuille d'information confidentielle, Maghreb Intelligence.

Le nom du secrétaire général du Rassemblement national démocratique a été cité dans le cadre de l'enquête que mène la justice militaire concernant plusieurs proches du défunt chef de l'armée algérienne, Ahmed Gaïd Salah, qui auraient manigancé pour le faire élire.

Celui qui se voyait déjà à la tête du pays à l'issue de l'élection présidentielle du 12 décembre a été surpris d'apprendre qu'il était crédité de moins de 12% des voix.

Après le scrutin, et dès l'ouverture de l'enquête, Mihoubi est convoqué à deux reprises, au moment même où Gaïd Salah était encore aux commandes, pour s'expliquer sur ses liens avec les officiers de l'armée qui sont actuellement sous les verrous.

C'est donc pour se mettre à l'abri d'éventuelles poursuites qui ne devraient pas tarder que Mihoubi a préféré se rendre à Madrid.

Toujours, selon Maghreb Intelligence, MIhoubi est hébergé par son ex-directrice de campagne, Samira Hadj Djilani, dont l'époux possède un établissement hôtelier dans la capitale ibérique.

"Certaines sources proches de l’entourage de Mihoubi font savoir que l’homme est très démoralisé et affiche une énorme peur de l’avenir", poursuit le même média.

Cette option de fuite vers l'Espagne est donc la meilleure solution pour le moment, si Mihoubi veut échapper à la prison qui se profile.

Evidemment, en partant vers l'Europe, il laisse le poste de secrétaire général du RND vacant, ce qui pourrait pousser ses camarades du parti à s'en emparer en son absence. Mais, dans une Algérie où rien n'est réellement certain, mieux vaut perdre son fauteuil de chef de parti que de se retrouver derrière les barreaux.

Par Djamel Boutebour
Le 30/12/2019 à 14h36, mis à jour le 31/12/2019 à 13h42