Algérie: vague de libérations des détenus du mouvement de contestation

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Le 02/01/2020 à 17h32, mis à jour le 03/01/2020 à 15h31

La justice algérienne vient d’accorder la liberté provisoire au général-major à la retraite Houcine Benhadid et à plusieurs dizaines de détenus du mouvement de contestation. A travers ces mesures, le président Abdelmadjid Tebboune essaye de rompre avec l’ère Gaïd Salah pour apaiser la tension.

Après la main tendue d'Abdelmadjid Tebboune au mouvement populaire de contestation, une vague de libérations de plusieurs détenus d’opinion, incarcérés dans plusieurs prisons d’Algérie, a été opérée ce jeudi 2 février 2020.

Il s’agirait d’une décision prise par le nouveau président algérien en vue d'apaiser le climat politique tendu depuis plus de 10 mois. Une condition sine qua non du mouvement de contestation populaire pour entamer le dialogue avec le pouvoir.

Après la libération du vieux moudjahid Bouregaâ, et la liberté provisoire accordée au général-major Houcine Benhadid, c’est au tour des jeunes du mouvement populaire, qui manifestent depuis le 22 février de l’année dernière pour un changement du système politique qui dirige l’Algérie depuis l’indépendance, d'être élargis.

En effet, des dizaines de détenus du mouvement de contestation ont été remis en liberté provisoire, ce jeudi 2 janvier, à travers le territoire algérien.

Parmi ceux qui ont été libérés figurent de nombreuses figures de proue du mouvement de contestation.

C’est le cas de l’activiste Samir Belarbi, arrêté le 16 septembre et placé le lendemain en détention provisoire à la prison d’El Harrach pour «atteinte à corps constitué». Cette figure de la contestation s’était opposée, déjà en 2014, à un 4e mandat présidentiel pour Abdelaziz Bouteflika.

Parmi ceux qui ont recouvert la liberté provisoire figurent Brahim Laalami, Bouata Karim Ahcen Kadi, Fouad Ouicher. Boucherine Amer, Mesrouk Ali, Mohamed Tadjadit, Aissous Massinissa, Hama Djaoudi, Abdelhamid Amine alias Nime et Mohamed Tadjaadit surnommé le «poète du hirak»,…

Tous vont comparaitre en liberté durant le mois de février prochain.

Selon diverses sources, d’autres figures du Hirak, dont Karim Tabbou, devraient aussi retrouver rapidement la liberté.

Ces libérations interviennent après celles de l’oligarque Issad Rebrab, PDG de Cevital, du moudjahid Lakhdar Bouregaâ, du général-major à la retraite Houcine Benhadid, remis cet après-midi en liberté provisoire pour des raisons de santé.

Hormis Issad Rebrab, aucun des détenus libérés ce jeudi 2 janvier 2020 n’a encore été jugé.

Par Karim Zeidane
Le 02/01/2020 à 17h32, mis à jour le 03/01/2020 à 15h31