Algérie: Bensalah annonce sa volonté de démissionner du Perchoir du Sénat

DR

Le 06/01/2020 à 14h16, mis à jour le 06/01/2020 à 15h41

Abdelkader Bensalah a renoncé à reprendre son poste de président de la Chambre haute du Parlement, ce qui est autant une nouvelle victoire du mouvement de contestation qu'une épine ôtée du pied de Abdelmajid Tebboune. Il reste à lui trouver un remplaçant.

Au début, il y avait trois "B" dont les manifestants réclamaient ardemment le départ. Tayyeb Belaiz, président du Conseil constitutionnel, et Nourredine Bedoui, chef de gouvernement, n'étant plus aux affaires, il ne restait plus que Abdelkader Bensalah, celui qui avait quitté le perchoir du Sénat pour assurer l'intérim de la présidence.

Bonne nouvelle pour le hirak algérien: Bensalah a décidé de ne pas retourner au Conseil de la Nation dont il était censé retrouver la présidence. Il a présenté sa démission à Abdelmajid Tebboune qui l'a favorablement accueillie. "Je vous réitère ma gratitude pour votre loyauté au service de l'institution parlementaire, de l'Etat et du peuple", lui a-t-il dit. Et d'ajouter: "L’histoire retiendra inévitablement que vous avez toujours été l’homme de la situation".

Certains en Algérie estiment que son départ a peut-être été demandé par le nouveau chef de l'Etat, Abdelmajid Tebboune, car à part sa maladie, rien n'indique qu'il allait renoncer à ce poste. Le président du Sénat, faut-il le rappeler, est le deuxième personnage de l'Etat dans l'ordre protocolaire. En revanche, son départ fait bien les affaires de Tebboune.

Actuellement, la question se pose de savoir qui pourrait bien prendre cette place qui, idéalement pour Tebboune, doit revenir à l'un de ses hommes de confiance. Certes, selon les principes démocratiques, le chef de l'Etat algérien n'est pas censé intervenir dans le choix du président du sénat. Mais, sur le plan politique, ce sera bien lui qui le désignera, indirectement.

Le nom de Karim Younès, l'ancien président du parlement, est avancé par certains. Abdelmajid Tebboune pourrait ainsi le choisir comme sénateur, en vertu de son pouvoir de désigner le tiers des membres de la Chambre haute. Le reste ne devrait être qu'un jeu d'enfant pour qu'il soit désigné par ses futurs collègues en tant président de l'institution.

Par Djamel Boutebour
Le 06/01/2020 à 14h16, mis à jour le 06/01/2020 à 15h41