Algérie: liberté provisoire pour Kaddour Chouicha après la dégradation de son état de santé

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Le 07/01/2020 à 11h59, mis à jour le 07/01/2020 à 12h02

Le procès en appel de Kaddour Chouicha, un défenseur des droits humains en Algérie, condamné à un an de prison ferme, a été reporté à la fin du mois et l'accusé mis en liberté provisoire, a annoncé mardi l'un de ses avocats à l'AFP.

Vice-président de la Ligue algérienne des droits de l'Homme (LADDH), M. Chouicha, un professeur d'université de 63 ans, a été condamné le 10 décembre dernier à une année de prison ferme par le tribunal d'Oran (nord-ouest). Il était emprisonné dans la maison d'arrêt de cette ville.

"Le procès en appel de Kaddour Chouicha est reporté au 28 janvier. En attendant, il a été mis en liberté provisoire, il sort aujourd'hui", a indiqué à l'AFP Me Farid Khemisti.

"Aujourd'hui, c'est une justice indépendante" qui l'a libéré, s'est félicité Me Khemisti.

"Justice libre et indépendante !", criaient des manifestants à l'extérieur du tribunal d'Oran, en scandant le nom de Kaddour Chouicha à l'annonce de sa libération provisoire.

Ils sont venus soutenir "un ardent défenseur des droits de l'Homme", a déclaré Hassiba, une enseignante contactée par téléphone.

Des dizaines de personnes s'étaient rassemblées devant le tribunal en arborant l'emblème de l'Algérie - vert et blanc, frappé au milieu d'une étoile et d'un croissant rouges-, selon des témoins.

Contactée par l'AFP, l'épouse de M. Chouicha s'est dite "soulagée" et a "remercié toutes les personnes qui se sont mobilisées pour lui".

Elle a affirmé que la police avait empêché le public d'accéder à la salle d'audience, n'autorisant que la famille à entrer.

Lundi, Mme Chouicha avait dit crain dre pour la vie de son mari à cause de la dégradation de son état de santé "fragilisé par les conditions d'incarcération".

M. Chouicha, président du bureau de la LADDH à Oran, avait été jugé "en comparution immédiate" pour "outrage et violence contre des fonctionnaires et institutions de l'Etat et exposition au regard du public de documents de nature à nuire à l'intérêt national".

Selon son avocat, Me Khemisti, le dossier de l'accusation est vide, ne reposant que sur des vidéos trouvées sur le téléphone de son client qui n'avait fait que les partager.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 07/01/2020 à 11h59, mis à jour le 07/01/2020 à 12h02