Algérie: le cabinet d'intelligence américain Stratfor prévoit de nouveaux troubles

DR

Le 02/10/2020 à 11h20, mis à jour le 03/10/2020 à 13h00

Les analystes de Stratfor ont profité de l'analyse de la position anti-référendum du parti islamiste MSP pour se projeter sur l'avenir immédiat de la situation politique en Algérie. C'est une occasion inespérée pour le Hirak de mettre fin à la trêve et reprendre en main sa révolution.

Après plusieurs mois d'accalmie, le réveil de la rue algérienne est proche, estime le cabinet américain d'intelligence stratégique Stratfor, dans une note consacrée à la position du parti islamiste, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), vis-à-vis du référendum du 1er novembre sur le projet de nouvelle constitution.

Selon Stratfor, cabinet privé que beaucoup de médias considèrent comme une sorte de CIA, le fait que le MSP ait appelé à voter non à cette consultation pourrait amener les autres composantes de la société algérienne à sortir de leur réserve, ce qui risque de mettre fin à la trêve qu'observent les manifestants depuis mars dernier quand l'Algérie a enregistré ses premiers cas de Covid-19.

Le cabinet craint que cette position exprimée contre ce projet qui fait l'objet de critiques ne pousse le Hirak à prendre possession des rues d'Alger tous les vendredis ou chaque mardi pour ce qui concerne les étudiants. Car, beaucoup reprochent à Abdelmadjid Tebboune de vouloir s'arroger des pouvoirs de super-président.

De plus, la vague répressive contre les journalistes et les militants du Hirak a fini par convaincre les Algériens que rien n'a changé dans ce régime de loups, même si les caciques essaient de se présenter avec des visages d'agneaux.

Il pourrait donc y avoir à nouveau paralysie de la vie politique et économique algérienne, comme ce fut le cas entre février 2019 et mars 2020.

Par ailleurs, les membres du Hirak savent qu'il n'y a absolument rien à tirer d'un vote dont les résultats seront préfabriqués comme avec l'élection controversée de celui-là même qui appelle à la consultation référendaire. Du coup, la seule manière de faire entendre leur voix est de reprendre possession de la rue dans toutes les grandes villes du pays. De plus, ce sera aussi l'occasion inespérée de mettre la pression sur le régime pour commencer par obtenir la libération de tous ceux qui, activistes ou journalistes, victimes de la répression du régime, croupissent actuellement en prison.

Par Djamel Boutebour
Le 02/10/2020 à 11h20, mis à jour le 03/10/2020 à 13h00