En fin de semaine dernière, le cabinet Stratfor prédisait une reprise imminente des manifestations du Hirak, sa prédiction s'est réalisée dès ce lundi.
Bravant l'interdiction de tout rassemblement public en raison de la pandémie de Covid-19, des manifestants ont réclamé la libération des prisonniers du "Hirak", le mouvement antirégime qui a vu le jour début 2019, ce lundi à Alger.
A Alger, entre 400 et 500 manifestants ont tenté de marcher dans le centre-ville avant d'en être empêchés rapidement par les forces de police, a constaté un journaliste de l'AFP.
Cette manifestation -- la première dans la capitale depuis la suspension des marches du "Hirak" à la mi-mars -- a été dispersée et plusieurs personnes interpellées, selon la même source, forcée à quitter les lieux sur injonction de la police.
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Pour cette journée anniversaire, la police était sur le qui-vive dans le centre d'Alger, et des barrages de gendarmerie et de police avaient été érigés sur les routes menant à la capitale, selon divers témoignages.
Des rassemblements ont également eu lieu en province, notamment à Béjaïa, grande ville de Kabylie (nord-est), à Akbou, dans la même région, et à Beni Ourtilane, près de Sétif (nord-est), selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.
Le 5 octobre 1988, une violente contestation avait éclaté en Algérie, aboutissant à des réformes politiques sans précédent: multipartisme, libertés syndicale, d'association, de la presse.
Dans un contexte de tensions sociales, de violentes émeutes avaient eu lieu dans la nuit du 4 au 5 octobre 1988 à Bab El Oued, quartier populaire d'Alger. Elles s'étaient étendues le 5 au reste de la capitale puis à d'autres villes du pays. L'état de siège avait été déclaré et l'armée chargée de rétablir l'ordre.
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Les "Événements d'octobre 1988" ont fait 159 morts selon un bilan officiel, et plus de 500 selon les militants des droits humains. Une loi d'amnistie a empêché de désigner les responsables de la répression.