Algérie: Tebboune fête son 75e anniversaire dans un état qui se détériore de jour en jour

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune.

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune. . DR

Le 17/11/2020 à 14h23, mis à jour le 17/11/2020 à 14h46

Les Algériens auront-ils le privilège d'avoir des nouvelles de leur chef d'Etat qui fête ses 75 ans sur un lit d'hôpital à Berlin? Pour le moment, des questions se posent et restent sans réponses, ce qui fait regretter à ses concitoyens son prédécesseur, Abdelaziz Bouteflika.

C'est aujourd'hui l'anniversaire d'Abdelmadjid Tebboune. Le premier des patients algériens du Covid-19 a 75 ans, ce 17 novembre 2020 et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il risque de lui manquer les poumons sains pour souffler sur ses bougies. Les Algériens attendent surtout qu'à cette occasion, un vrai bulletin de santé de leur chef de l'Etat leur sera communiqué, car jusqu'ici, c'est plutôt le langage des signes ou plutôt le morse que les responsables de la propagande privilégient.

Les communiqués se suivent et se ressemblent sans rien dire de clair à l'opinion publique algérienne. Ce qui fait regretter à cette dernière Abdelaziz Bouteflika, qui au moins pouvait être aperçu clignant des yeux sur sa chaise roulante. Pour Tebboune, c'est plutôt mystère et boule de gomme.

Les différents communiqués autour de l'état de santé d'Abdelmadjid Tebboune ont au moins deux points communs. Sur le fond, ils entretiennent tous un flou artistique qui ne dit jamais comment se porte exactement le chef de l'Etat algérien. Et sur la forme, les termes qui reviennent à chaque fois sont ceux d'examens médicaux, comme si le patient soufrait d'un mystérieux mal que les médecins ne sont pas capables de trouver en trois semaines d'alitement, de soins intensifs et d'analyses permanentes.

Ainsi, le dernier communiqué diffusé par la présidence algérienne se borne-t-il à dire que "le staff médical accompagnant le président de la République, qui séjourne dans un hôpital allemand spécialisé, a souligné qu'il a "achevé le protocole de soins prescrit et subit actuellement les examens médicaux post-protocole".

Pourtant, initialement c'était bien pour des "soins médicaux approfondis" qu'Abdelmadjid Tebboune avait été transféré à bord d'un avion médicalisé, le mercredi 29 octobre, c'est-à-dire il y a déjà 20 jours. C'était bien l'essence du contenu du communiqué du Premier ministre Abdelaziz Djerad qui a été été repris, à son compte, intégralement par la présidence.

Certes, entre le deux documents, et suite à la diffusion d'un tweet du ministère saoudien des Affaires étrangères, les autorités algériennes, ont été bien obligées de reconnaître que son transfert était lié à son infection au Covid-19. Néanmoins, cela n'apportait aucune précision supplémentaire sur l'Etat de santé de Tebboune. Ce qui laisse en suspens plusieurs questions, puisque tout le monde se doute que le premier des patients algériens, vu son âge, ne se porte pas à merveille.

La plus lancinante de toute est celle de savoir s'il a subi un accident vasculaire cérébral, comme le dit la si persistante rumeur. Cela semble bien être le cas, comme conséquence de son infection au Covid-19. Il serait dans un état végétatif similaire à celui dans lequel était son prédécesseur, Abdelaziz Bouteflika, même si ses poumons ne sont plus infectés par le coronavirus.

Quels sont les séquelles que lui laissera sûrement cette affection qui a été tardivement prise en charge? Quand pourra-t-il reprendre ses fonctions? Continuera-t-il à gouverner avec des communiqués comme le faisait son prédécesseur? Ou encore, pourquoi depuis qu'il est malade, les Algériens n'ont aucune image de lui, quand ses médecins affirment qu'il a terminé son protocole de soins et qu'il subit de nouveaux examens médicaux?

Il est clair ce manque de transparence dans la communication est voulu afin que les Algériens sachent que le président Abdelmadjid Tebboune ne reviendra pas de sitôt au devant de la scène politique, si tant est qu'il puisse un jour revenir. Car, aux dernières nouvelles, son état de santé se détériore de jour en jour. Ce qui inquiète autant l'appareil militaire que la classe politique.

Par Djamel Boutebour
Le 17/11/2020 à 14h23, mis à jour le 17/11/2020 à 14h46