Covid-19: comment l'Algérie compte faire pour se procurer 40 millions de doses de vaccin

DR

Le 17/02/2021 à 12h30, mis à jour le 17/02/2021 à 13h01

L'objectif affiché par les autorités algériennes est de vacciner 20 millions de personnes, soit près de 47% de la population, sauf que la livraison des 40 millions de doses nécessaires demeurent hypothétiques.

Apparemment, 17 jours après le début de la campagne de vaccination, les incertitudes demeurent quant à la réception des doses supposées avoir été commandées par l'Algérie. Les chiffres qu'avance Wahiba Houdjoudj, directrice de la pharmacie au ministère de la Santé, n'ont rien de rassurant.

Dans des déclarations faites au site d'information Tout sur l'Algérie (TSA), hier mardi 16 février 2021, elle donne quelques chiffres qui risquent d'avoir l'effet inverse de l'objectif visant à montrer que le programme de vaccination se déroule sans anicroche. En effet, elle évoque, avec un certain flou, des doses déjà reçues, en insistant beaucoup sur les promesses faites par les autorités algériennes.

"Pour la dernière semaine du mois de février, il est attendu la réception, par l’intermédiaire du mécanisme Covax, d’une quantité de vaccins AstraZeneca de l’ordre de 700.000 à 800.000 doses (d'AstraZeneca, Ndlr). Et puis, il est attendu également la réception du vaccin chinois de Sinopharm, également dans la dernière semaine du mois de février", affirme-t-elle.

Elle énonce même l'objectif de vacciner 20 millions de citoyens algériens, ce qui nécessite donc 40 millions de doses . Or, c'est à grand-peine que le gouvernement algérien a officiellement reçu les 50.000 premières doses. Depuis, et malgré de nombreuses promesses et déclarations, la deuxième livraison se fait toujours attendre. La question se pose donc de savoir s'il est judicieux d'annoncer de tels chiffres.

Mais, pour cette responsable, la solution est simple. Les "20 millions, nous allons les recevoir dans des cadres multilatéraux et les 20 autres millions dans un cadre bilatéral", selon Wahiba Houdjoudj. Par "cadres multilatéraux", la directrice de la pharmacie au ministère de la Santé algérien entend, d'une part, la promesse de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de vacciner 20% de la population âgée de plus de 17 ans de 92 pays membres à revenus moyens et faibles et, d'autre part, celle de l'Union africaine de fournir près de 700 millions de doses aux 54 pays du continent, avec l'objectif d'aller jusqu'à 1,6 milliard de doses.

Or, pour l'OMS comme pour l'Union africaine, la prudence s'impose. En effet, les livraisons devraient prendre plusieurs mois, voire deux à trois ans, d'ici à la réception de la totalité des commandes.

Quant aux 20 millions de doses de vaccin qui relèvent de la coopération bilatérale ou de commandes faites directement auprès des laboratoires, le doute est permis. Les autorités algériennes n'ont-elles pas affirmé qu'elles allaient recevoir 50.000 doses du vaccin d'AstraZeneca, le dimanche 31 janvier dernier, au lendemain de la réception de celles de Sputnik V? Or, depuis, elles sont muettes sur ce sujet.

Par Djamel Boutebour
Le 17/02/2021 à 12h30, mis à jour le 17/02/2021 à 13h01