Par crainte d'un réveil soudain du Hirak à l'occasion de son deuxième anniversaire, Abdelmadjid Tebboune s'est vu conseiller la libération des prisonniers d'opinion du Hirak. Sauf que, non seulement plusieurs personnes ont été arrêtées dans la foulée de ces élargissements, mais des figures de la contestation ou encore des journalistes restent toujours en détention.
En effet, selon le Comité national de libération des détenus, aujourd'hui à Mascara, a eu lieu l'"Arrestation d'au moins 5 personnes dont Nasro Chergui qui est intimidé en direct par des policiers en civil, ainsi que Benmoulai Hadj Mohamed", des figures locales du Hirak. De même, à Ouargla, ville connue pour ses remous, plusieurs activistes et protestataires contre le régime ont été cueillis à leur sortie de la prière du vendredi, alors qu'ils voulaient se diriger vers la place de la mairie. C'est le cas de "Meslem Baba Arbi, Nadi Boukhetta et d'autres personnes".
Et, parmi les figures qui ne vont pas bénéficier de la grâce présidentielle, il y a notamment l'ancien correspondant de TV5 Monde Khalid Drareni, mais également le millionnaire et opposant Rachid Nekkaz.
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"Pour l’heure, aucune source officielle n’a voulu confirmer la libération de Khaled Drareni et ses proches guettent le moindre signe qui peut leur redonner de l’espoir", rapporte le site d'information Algérie Part. Cependant, sur la page Facebook du Comité national pour la libération des détenus, qui liste minute après minute les détenus élargis, aucune trace de Drareni, jusqu'à ce vendredi 19 février à 16h30.
Même constat pour "Rachid Nekkaz, l’autre détenu politique qui risque d’être écarté des largesses de cette grâce présidentielle et son nom ne figure nulle part sur les listes".
Apparemment, pour l'un comme pour l'autre, le régime a décidé d'aller jusqu'au bout de sa logique despotique, malgré l'état de santé de Nekkaz jugé préoccupant. Ce dernier, qui souffre d'un cancer, est incarcéré à la prison d'El Bayadh, située aux portes du désert algérien. Il y a été transféré vers la fin du mois de janvier pour mieux l'éloigner de la capitale où résident ses proches. Ses avocats dénoncent l'absence de prise en charge et le refus du procureur d'autoriser des analyses confirmant son état de santé. Le régime algérien est allé jusqu'à falsifier son dossier médical.
Sa page Facebook officielle informe qu'il entame "une grève de la faim de 29 jours, ce vendredi 19 février, pour un Hirak professionnel quotidien et pacifique".
C'est dire que cette grâce annoncée n'est que de la poudre aux yeux des Algériens, puisque le régime reste fidèle à ses méthodes dignes des goulags.