Les autorités algériennes sont restées de marbre face à la situation dramatique que traversent les 27 ressortissants algériens bloqués depuis un mois dans la zone internationale de l’aéroport Roissy Charles de Gaule. Après les médias algériens qui ont tiré la sonnette d’alarme, ce sont ceux de la France qui ont pris le relais avec des images insoutenables de ces malheureux Algériens dont des enfants, des personnes âgées, des malades, des femmes enceintes, en détresse et vivant dans des conditions insoutenables.
«Nous sommes pris en otage en zone internationale, nous ne pouvons pas sortir, ce sont les autorités de l’aéroport qui nous donnent à manger, qui nous laissent encore l’accès aux toilettes, c’est notre quotidien depuis presque un mois, mais jusqu’à quand?», déplore l’une des personnes bloquées, dans un témoignage sur la chaîne M6. «On veut rentrer chez nous, nous en appelons au président Tebboune pour nous sortir de cet enfer», créclame une autre.
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En tout cas, face au silence des autorités algériennes, les personnes bloquées ont saisi la justice française en procédure de référé contre la compagnie Air Algérie. Et leurs avocats sont sûrs d’avoir gain de cause et, en conséquence, le rapatriement de toutes les personnes bloquées vers l’Algérie.
En attendant que le justice française tranche sur l’affaire, ce lundi, ces ressortissants algériens continuent de souffrir face à l’indifférence totale des autorités de leur pays.
Rappelons que les 27 ressortissants algériens en provenance de Londres sont bloqués depuis fin février dernier dans la zone internationale de l’aéroport Roissy Charles de Gaule suite à la fermeture des frontières aux voyageurs venus du Royaume-Uni par crainte de propagation du variant britannique du Covid-19 en Algérie.
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Seulement, l’argument de contagion n’est plus valable aujourd’hui sachant que les personnes bloquées ont passé 30 jours dans l’enceinte de l’aéroport et qu’aucun malade du Covid-19 n’a été enregistré. Autrement dit, ils ont dépassé les 15 jours qui équivalent à la période d’incubation du virus, sachant qu’ils avaient déjà passé des testes PCR au moment de quitter le territoire britannique.
L’ex-député en charge de la communauté algérienne établie à l’étranger, Nourredine Belmedah, avait alerté les autorités algériennes sur le sort de ces personnes et avait même publié une vidéo sur la détresse des personnes concernées afin d’alerter les autorités algériennes. Toutefois, celles-ci se sont refugiés sur la crainte de contagion au Covid-19 à cause du variant britannique pour abandonner ces ressortissants à leur sort.
En tout cas, les ressortissants algériens bloqués sont catégoriques. Pas question pour eux de rentrer au Royaume-Uni. Ils veulent rentrer chez eux en Algérie et certains d’ailleurs n’ont pas le choix car ayant des titres de séjour expirés. Et, selon l’un de leurs avocats, «Air Algérie n’aura d’autres choix que de les rapatrier en Algérie».
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Cela d’autant que la compagnie algérienne, qui avait suspendu ses vols spéciaux du 1er au 31 mars, se prépare actuellement à la reprise de ses vols internationaux sur toutes les destinations. Selon la compagnie, «leurs dates de reprise dépendent de la décision des pouvoirs publics pour l’ouverture des frontières et des décisions des pays de destination concernant les modalités d’entrée sur leurs territoires».
A souligner qu’en plus des Algériens bloqués à Roissy-Charles de Gaule, plusieurs milliers d’Algériens sont restés bloqués dans de nombreux pays à cause de la pandémie du Covid-19 et de la fermeture des frontières algériennes.