Le rapport sur la situation des droits de l'homme dans le monde, tout juste publié par le Département d'Etat américain, relève, pour l'Algérie, le non-respect des libertés de réunion et d’association et le refoulement de réfugiés vers des pays où leurs vies pourraient être mises en danger. Mais pas seulement, loin de là.
Détention arbitraire de prisonniers politiques, manque d’indépendance de la justice, impartialité des juges, ingérence illégale dans la vie privée, restrictions de la liberté d’expression et de la presse, y compris à travers des lois pénales sur la diffamation, arrestations de journalistes, blocage de sites d’information... C'est une longue liste d'écueils contre le pays d'Afrique du nord qu'égrène le département d'Etat américain dans son rapport 2020 sur la situation des droits de l'homme dans le monde, publié le 30 mars 2021.
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Le résumé que fait le quotidien El Watan de la partie consacrée à l'Algérie se passe de commentaires. "Le rapport fait état du non-respect des libertés de réunion et d’association, le refoulement de réfugiés vers des pays où leurs vies pourraient être mises en danger, l’absence d’enquête pour définir les responsabilités dans des dossiers liés à la violence à l’égard des femmes, la "traite des personnes", ainsi que des restrictions importantes à la liberté syndicale des travailleurs et le travail des enfants", rapporte le journal.
Les autorités algériennes ont pris des engagements fermes pour traquer les auteurs de violations de la loi, mais en réalité il y a une application sélective de la loi, souligne le rapport. Les abus commis par la police et les forces de l'ordre en général restent impunis. Evidemment, c'est une sélectivité qui concerne également les généraux de l'armée. Quand ils sont du côté du régime, détournement ou pas, corruption ou pas, ils ne courent aucun risque. Mais, ceux qui sont tombés en disgrâce subissent le foudre de la justice. On ne compte plus les généraux qui ont fait l'objet de poursuites devant la justice, de condamnation ou qui ont réussi à s'exiler à l'étranger. Pas plus tard que ce matin, vendredi 2 avril, c'est le général Wassini Bouazza, ancien patron de la sécurité intérieure qui a fait l'objet d'une lourde condamnation à 16 ans de prison.
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Autre grief contre le régime algérien, les conditions d'incarcération des détenus qui font l'objet de harcèlement psychologiques et physiques, notamment en se servant de la pandémie du Covid-19 pour mettre leur vie en danger.
Contre les manifestants, il y a lieu de noter l'utilisation d'un arsenal juridique taillé sur mesure pour les réprimer. De plus, le régime n'hésite pas à aller au-delà de ce que permettent les textes qu'il a lui même fait adopter. En effet, "les lois interdisent les arrestations et détentions arbitraires", cependant les détentions provisoires sont monnaie courante et sont souvent utilisées à titre préventif ou répressif contre d'éventuels leaders d'opinion.
Le rapport du département d'Etat américain note également que le régime algérien s'acharne contre les manifestants dont beaucoup affirment avoir été arrêtés lors de marches de protestation ou de sit-in, puis détenus de longues heures avant d'être remis en liberté sans inculpation. De son côté le régime n'hésite pas à parler d’"incitation à attroupement non armé" et d'"outrage à corps constitué" et d'arguties similaires pour priver les Algériens de liberté.
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De même, citant le Comité national de libération des détenus (CNLD), le département d'Etat américain note que "61 prisonniers politiques associés au Hirak étaient détenus par les autorités, parmi eux des journalistes, des militants, des avocats, des personnalités de l’opposition et des manifestants du Hirak". Certains politiques algériens qui ont assumé leur position de refus ont fait l'objet de persécution de la part du régime comme Louisa Hanoune, la leader du Parti du travail, feu Lakhdar Bouregaa, mais également le général Ali Ghediri, Rachid Nekkaz ou encore Karim Tabbou.