Bon an mal an, ce n'est pas moins de 12 milliards de dollars que l'Algérie consacre à son armement. Cependant pour le régime dont le passe-temps favori est de fanfaronner autour de ses capacités militaires face à ses voisins qu'il considère comme des ennemis, une présence militaire de son allié traditionnel pourrait être considérée comme un atout de taille. Et visiblement, les démarches sont en cours pour que les navires de Moscou puissent parader en Méditerranée occidentale.
Selon le site d'information Algérie Part, au cours des trois derniers mois, deux délégations militaires russes ont effectué des visites secrètes en Algérie au cours desquelles il aurait été question de l'installation d'une base militaire de l'ancienne superpuissance soviétique à Oran, c'est-à-dire dans la région frontalière avec le Maroc.
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"Ces deux délégations militaires de haut niveau ont séjourné à Oran à l’ouest du pays où elles ont inspecté scrupuleusement la base navale de Mers El-Kébir dans la wilaya d’Oran", souligne cette source. L'objet principal de ces deux déplacements à pas feutrés et à un jet de pierre des eaux marocaines "porte sur l’éventuelle installation d’une base permanente des forces navales russes".
Néanmoins, Algérie Part affirme que le sujet reste tabou dans la grande muette et que personne ne veut réellement en parler compte tenu du caractère sensible de ce projet de présence de l'armée russe dans une zone où aucun des voisins de l'Algérie n'est enclin à montrer un brin d'enthousiasme face à un tel projet. Au contraire, tout le monde voit d'un très mauvais œil, ce qui ressemble à une protection militaire, voire "un protectorat" qu'offrirait Vladimir Poutine aux généraux algériens.
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Pour la Russie, en revanche, l'enjeu est de poursuivre sa stratégie de positionnement dans les zones stratégiques. En mer Rouge, elle dispose d'une base navale au Soudan. En Afrique Centrale, par procuration grâce à la société privée Wagner, Moscou est l'une des puissances les plus influentes en Centrafrique. Une base en Algérie permettrait de confirmer cette stratégie de présence militaire dans cette partie du monde où les Etats-Unis sont très présents, notamment dans le désert nigérien aux portes de l'Algérie. Mais l'enjeu est un peu plus complexe que cela, selon Algérie Part.
Car, écrit le site, "Il est question, confirment l’une de nos sources, que les sous-marins russes puissent 'stationner' et repartir ensuite en opération, au niveau des installations militaires algériennes. En échange de cet accès maritime stratégique, l’Algérie pourrait bénéficier de nouveaux équipements pour la maintenance de ses propres 6 sous-marins en activité".
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Et d'ajouter que, même si aucune décision n'a encore été prise, il apparaît clair que "la Russie est en train de profiter de la faiblesse actuelle du régime algérien pour faire une percée stratégique au cœur de l’Afrique du Nord". Si le projet abouti, le régime algérien, dont les 12 milliards de dollars de budget d'armement ne sert apparemment à rien, verra son souhait ultime d'avoir un protecteur se réaliser.