Algérie. Climat social: les pompiers mettent le feu, les enseignants font l'école buissonnière

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Le 27/04/2021 à 11h18

Avant-hier, la protestation des agents de la protection civile algérienne faisait la une des journaux, aujourd'hui celle des enseignants a pris le relais. Le pays d'Afrique du Nord s'enfonce de plus en plus dans une crise sociale, sans porte de sortie en perspective.

Alors que le régime pensait n'avoir que le Hirak comme soucis, voilà qu'il découvre une autre pierre dans ses souliers, celle du front social en ébullition. En effet, dimanche 25 avril courant, les pompiers ont été les premiers à mettre le feu, en organisant devant leurs casernes des mouvements de protestation, tout en menaçant d'aller en grève si leurs "revendications légitimes" n'étaient pas satisfaites. Ils n'excluaient pas non plus une marche à Alger.

Dans leur plateforme de revendications, les pompiers réclament la révision du statut particulier avec la participation des représentants "légitimes" des salariés, le versement "dans les plus brefs délais" des troisième et quatrième tranches de la prime de Covid-19 et l’octroi de la prime de contagion.

Ils réclament aussi la promotion des éléments de la Protection civile sur la base du diplôme professionnel, tel que défini dans les statuts de la Fonction publique, et la levée du gel sur le recrutement externe, selon ce communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.

Pour leur part, trois syndicats de l'éducation nationale ont annoncé, lundi, une action de protestation pour le mercredi, qui comprend un arrêt de travail et des rassemblements devant les directions de l’éducation du pays.

Il s'agit de l'Union Nationale du Personnel de l'Education et de la Formation (UNPEF), du Conseil des Enseignants des Lycées Algériens (CELA) et du Syndicat Autonome des Travailleurs de l'Education et de la Formation (SATEF), qui ont, dans un communiqué, fait savoir que ce débrayage sera suivi d’autres formes de durcissement de leur mouvement qui seront définies "avant la fin de la semaine" en cours.

Les syndicats signataires mettent en exergue la dégringolade sans précédent du pouvoir d’achat des enseignants et travailleurs de l’éducation, la dévaluation de la monnaie nationale, la flambée vertigineuse des prix des produits de consommation, et l’absence de volonté de la part du gouvernement quant à résoudre les problèmes du secteur.

Dans leur plateforme de revendications, les syndicats, qui rappellent des points de litige en suspens depuis des années, réclament une revalorisation des salaires avec une révision à la hausse du point indiciaire, réitèrent leur droit à la retraite anticipée et à la retraite sans condition d’âge après 32 ans de service, et exigent de libérer le statut particulier propre au secteur, entre autres points.

Sur le plan pédagogique, les trois syndicats réclament la révision des programmes et méthodes d’enseignement, l’amélioration des conditions de travail et de scolarisation, la réduction des volumes horaires et la dispense des enseignants du primaire des activités extra pédagogiques.

Enfin, les syndicats appellent à extraire les écoles du cycle primaire de la gestion des collectivités locales, tout en appelant à consolider les budgets des établissements de l’enseignement moyen et secondaire.

Le débrayage annoncé dans l’éducation nationale survient alors que les enseignants organisent depuis quelques jours des rassemblements de protestation devant les directions de l’éducation des différentes wilayas à travers le pays.

Par Le360 Afrique (avec Agences)
Le 27/04/2021 à 11h18