Dans une vraie démocratie, à la suite d'élections législatives qui engendrent un changement du Parlement, il est de coutume que le gouvernement dépose sa démission et qu'un nouveau soit nommé dans la foulée pour respecter la volonté du peuple exprimée par les urnes. En Algérie, où près de 8 électeurs sur 10, ont boudé les urnes et où plus d'un million de bulletins de vote a été annulé lors du scrutin législatif du 12 juin courant, le régime fait tout pour sauver les apparences.
Ainsi, après avoir proclamé des résultats qui laissent pantois les Algériens, le régime vient d'annoncer la démission d'Abdelaziz Djerad et de son gouvernement, suite à la confirmation mercredi soir, 23 juin 2021, par le Conseil constitutionnel des résultats précédemment annoncés par l'Agence nationale indépendante des élections (ANIE).
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Mais au fonds, la question se pose de savoir ce que change réellement cette démission. Car, la réalité est que le régime a choisi l'immobilisme total depuis le début du Hirak. Les militaires ont réussi à mettre à la place d'Abdelaziz Bouteflika, son ancien premier ministre et il suffit de voir les résultats des législatifs pour savoir que la dévise des apparatchiks est: "on prend les mêmes et on recommence".
En effet, la formation qui arrive en tête est le Front de libération nationale (FLN) avec 98 élus, suivie du Mouvement de la société pour la paix (MSP) avec 65 sièges, et du Rassemblement national démocratique avec 58 députés. Quant aux indépendants, ils s'adjugent quelque 84 parlementaires dans l'Assemblée nationale populaire. Or, FLN, MSP et RND, sont des alliés de longues date qui ont toujours aidé la bande à gruger le peuple.
C'est la principale raison pour laquelle, le Hirak et plusieurs partis d'opposition avaient appelé au boycott. L'issue des législatives montre que c'est ce boycott-là qui en est le vrai vainqueur et non des députés élus avec 23% des inscrits.