Diapo. Algérie: crise de l’eau, des manifestants ont bloqué la route menant à l’aéroport

DiaporamaPrivés d’eau depuis plusieurs jours, les habitants du quartier Al Mosalha d’Alger sont en colère. Ils ont affiché leur mécontentement en bloquant la route menant à l’aéroport.

Le 09/07/2021 à 16h17, mis à jour le 09/07/2021 à 16h21

Infotrafic.dz

Non approvisionnés en eau depuis plusieurs jours, les habitants du quartiers Al Mosalha d’Alger sont en colère et l’ont fait savoir aux autorités en bloquant la route principale qui mène à l’aéroport de la capitale.

Les images postées sur les réseaux sociaux montrent des habitants qui empêchent la circulation des véhicules dans les deux sens, en signe de protestation. Une situation qui affecte particulièrement les voyageurs.

A travers cette action, les habitants du quartier affichent leur ras-le-bol de la situation difficile qu’ils traversent et face à laquelle les autorités n’arrivent pas à trouver une solution à même d’atténuer leurs souffrances, surtout en ces temps de début des chaleurs d’été et à quelques jours de la fête de l’Aïd al-Adha.

Fin juin dernier, ce sont les habitants de Bab Ezzouar qui avaient érigé un barrage routier en coupant aussi la route menant vers l’aéroport d’Alger. Et il avait fallu des négociations avec les autorités et une promesse d’un retour de l’eau dans les robinets pour que la population lève son blocus. De même, les habitants de Bordj El Kiffan avaient eux aussi manifesté leur mécontentement face aux coupures.

Il faut rappeler que depuis des mois, plusieurs villes algériennes, particulièrement la capitale, Alger, connaissent des coupures d’eau. Et en dépit des chaleurs de l’été, les Algérois savent qu’ils doivent désormais vivre au rythme des coupures quotidiennes pour les plus chanceux et des privations durant plusieurs jours pour les plus malheureux, notamment ceux qui vivent dans les quartiers périphériques.

Face à cette crise de l’eau, les autorités ont mis en place un plan de rationnement du précieux liquide. Une première depuis les années 2000.

En effet, incapable d’apporter une solution à la crise de l’eau, les autorités ont tout simplement mis en place un plan de rationnement. Selon ce planning, annoncé par TSA Algérie, quatorze communes auront l’eau tous les jours de 8h à 14h, 20 communes seront alimentées de 8h à 16h un jour sur deux et 23 autres communes verront certains de leurs quartiers approvisionnés de 8h à 14h et d’autres de 8h à 16h, toujours un jour sur deux.

Seulement, ce rationnement, entré en vigueur le 26 juin dernier, est chaotique. Si certains quartiers de la capitale sont approvisionnés quelques heures par jour, d’autres restent plusieurs jours privés d’eau.

Conséquence, les habitants se ruent sur les citernes, faisant le bonheur des fabricants et commerçants qui en profitent pour augmenter sensiblement les prix. Seulement, les foyers algériens dont le pouvoir d’achat a drastiquement chuté avec la crise sanitaire du Covid-19 ont du mal à affecter d’autres dépenses pour acheter des citernes, des futs d’eau et des surpresseurs pour faire face à cette nouvelle crise.

Cette crise de l’eau s’explique en grande partie par l’envasement des barrages du pays, la sécheresse qui a réduit leur niveau, l’insuffisance de la production des unités de dessalement d’eau de mer, le problème d’entretien des barrages et des unités de dessalement, la faiblesse des investissements dans le secteur à cause de la crise financière et le manque de vision anticipatrice des autorités. 

Par Karim Zeidane
Le 09/07/2021 à 16h17, mis à jour le 09/07/2021 à 16h21