L'été s'annonce chaud pour le régime algérien avec son lot de ratés, à commencer par les fameux bombardiers d'eau que le pays aurait commandés l'année dernière et qui ne sont toujours pas à l'horizon. Et alors que le président Abdelmadjid Tebboune, inaugurant la Foire d'Alger en début de semaine, disait que son pays allait acheter «tout de suite» des avions bombardiers d'eau chez l'américain Lockheed Martin, voilà que le régime cafouille encore. Et c'est plutôt le système D.
Ainsi, le ministre algérien de l'Intérieur, Kamel Beldjoud, a annoncé la bonne nouvelle de la réception d'un Beriev BE 200, bombardier d'eau «unique au monde», selon ses propos rapportés par Algérie Presse Service (APS), l'agence officielle d'information du régime. Sauf qu'il ne s'agit pas de l'achat des 6 avions annoncés un an plus tôt pour calmer la colère des Algériens lorsque la Kabylie était ravagée par les flammes et que le pays ne disposait pas d'un seul appareil adapté. C'est une location, un affrètement pour une période de 3 mois allant «du 15 juin au 15 septembre».
Lire aussi : Algérie: Tebboune renonce aux bombardiers d'eau russes pour un achat «très urgent» d'avions américains
Mais, si le régime algérien se prend de nouveau les pieds dans le tapis, il y a peut-être une raison. Cet affrètement d'appareil, un seul, faut-il le préciser, vise bel et bien à éteindre un incendie non pas de forêt, mais plutôt diplomatique après la bourde faite par Tebboune lundi dernier. En effet, sa réaction épidermique devant le pavillon américain, promettant d'acheter immédiatement des avions de l'Oncle Sam alors que des Beriev BE 200 ont déjà été commandés, n'a pas échappé à l'allié historique russe.
C'est donc pour calmer ce partenaire qu'Alger s'est précipitée pour louer un appareil chez lui. Car les diplomates russes n'ont sans doute pas oublié de rappeler au régime algérien que l'année dernière, ils étaient les premiers à voler au secours de l'Algérie quand les incendies faisaient rage dans la partie nord du pays, avec au moins une centaine de personnes ayant péri et plusieurs milliards de dollars de dégâts matériels.
La réception de cet appareil a d'ailleurs été l'occasion pour Beldjoud de se souvenir de la générosité russe qu'une certaine ingratitude présidentielle a failli mettre aux oubliettes. «L'Algérie a connu des incendies de forêt l'année passée, nous avons mobilisé tous les moyens, et nous avons vu que les moyens dont disposait l'Algérie ne suffisaient pas face à de tels incendies d'une ampleur exceptionnelle. Donc, sur instruction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, on a été dans l'obligation d'aller chercher des affrètements à travers certains pays du monde. Il y a eu une réponse d'un pays, et aujourd'hui cet avion bombardier est ici en Algérie», a-t-il déclaré tout en n'oubliant pas de préciser que la commande de Beriev BE 200 est des plus sérieuses, contrairement à ce qu'a laissé croire Tebboune.