Algérie: le fiasco de la session «spéciale absents» du baccalauréat

dR

Le 16/07/2017 à 14h39, mis à jour le 16/07/2017 à 14h42

Avec un taux d’absentéisme de plus de 85%, la session «spéciale absents» du baccalauréat n'a pas eu le succès escompté. Dans certaines salles, il y avait plus de surveillants que de candidats. Un véritable fiasco qui a provoqué la consternation des professeurs mobilisés pendant leurs vacances.

Quel gâchis. Il fallait s‘y attendre. Après avoir enregistré plus de 80.000 candidats absents lors de la première session, les autorités algériennes ont souhaité rattraper le coup en organisant une session «spéciale absents».

Cette initiative a été souhaitée et mise en place au plus haut niveau par le président algérien Abdelaziz Bouteflika en personne.

Le résultat est un véritable fiasco. En effet, la quasi-totalité des élèves concernés par cette session ne s'est pas présentée. On a enregistré 80.000 absents pour cette session, sur les 104 000 candidats convoqués, soit un taux d’absentéisme de plus de 85%.

Conséquence, «dans certaines salles, il y a trois surveillants pour un candidat», se désole le coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique, Meziane Meriane, qui estime que «c’est une catastrophe».

Cette situation a provoqué la consternation des 12.000 professeurs mobilisés pour la surveillance. Il faut souligner que 60% des enseignants convoqués pour encadrer ces épreuves n’ont pas accepté de se présenter.

Les adhérents au Conseil des Lycées d'Algérie (CLA), autre syndicat des enseignants du secondaire, qui comme le Snapest s'était opposé à l'organisation de cette nouvelle session, ont refusé d'y prendre part. "Nous ne surveillons pas et ne corrigeons pas cette session", a expliqué le coordinateur du CLA, Idir Achour, qui rappelle que son syndicat avait prévenu que peu de candidats se présenteraient.

Cette session spéciale avait été initialement organisée pour les candidats arrivés en retard aux épreuves de juin et qui s'étaient vu refuser l'accès aux salles d'examen. On les estimait à 10.000. Mais il s'était avéré impossible de distinguer les retardataires des candidats ayant choisi de ne pas se présenter.

Du coup, le nombre de candidats reconvoqués était passé à 104.000.

Or, selon les syndicats, la grande majorité des candidats n'ayant pas passé les épreuves de juin étaient des "candidats libres" s'étant inscrits avant de renoncer. Aussi était-il prévisible qu'ils ne se présentent pas non plus à la session spéciale.

Conséquence, les résultats du baccalauréat, attendus le 15 juillet, ont été repoussés au 25 juillet pour être révélés en même temps que ceux de la session spéciale. Ce qui retarde au mois de septembre les inscriptions dans l'enseignement supérieur, conditionnées par la réussite au baccalauréat.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 16/07/2017 à 14h39, mis à jour le 16/07/2017 à 14h42