Il ne se passe plus un seul jour sans que la presse internationale ne publie un article ou ne diffuse une vidéo concernant la tragédie qui se déroule dans le désert, quelque part entre Tamanrasset en Algérie et Agadez au Niger voisin. Le quotidien français Le Monde vient de diffuser les témoignages de migrants dans une vidéo mise en ligne sur son site. Un Sénégalais et un Gambien croisés dans la ville du nord du Niger parlent du drame qu'ils ont vécu avec leur expulsion.
Les témoignages et récits de ce genre ont beau se multiplier, on est saisi chaque fois par le traitement réservé aux migrants subsahariens et on ne peut s'empêcher de se demander si c'est bien un pays du continent africain qui est l'auteur d'une telle ignominie.
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Pourtant, le plus étonnant est que les autorités algériennes assument parfaitement leurs actes, les ayant fait précéder de déclarations scabreuses par les plus hautes personnalités de l'Etat. Comme quand, en juillet 2017, Ahmed Ouyahia, alors directeur de cabinet de Abdelaziz Bouteflika, affirmait que les migrants subsahariens étaient source de "drogue et de criminalité. Propos on ne peut plus choquants, mais qui faisaient que confirmer ce que Farouk Ksentini, conseiller de Bouteflika en matière de droits de l'Homme, disait quelque mois plus tôt en décembre 2016. "Nous sommes exposés au risque de la propagation du sida ainsi que d’autres maladies sexuellement transmissibles à cause de la présence de ces migrants. La présence des migrants et des réfugiés africains dans plusieurs régions du pays peut causer plusieurs problèmes aux Algériens", s'alarmait-il.