Air Algérie tente de se dédouaner dans l'affaire du passager sénégalais qui avait été maltraité par la police avant d'être débarqué manu militari de l'avion. Mais ses explications ne convainquent pas la clientèle sénégalaise en particulier, et africaine en général, qui continue à demander le boycott de la compagnie algérienne.
«Le steward voulait aider un couple de passagers à ranger leurs bagages dans le rack, compartiment dédié à cet effet. M. Ndiaye a refusé que les bagages de deux passagers soient mis dans le même compartiment que ses bagages à lui», accuse Air Algérie.
Alors que les passagers sénégalais, majoritairement présents dans l'avion, ont quant à eux donné une toute autre version des faits. En effet, le client, Lamine Ndiaye, avait simplement demandé au steward de ne pas poser les affaires du couple sur les siennes, selon le témoignage de plusieurs passagers.
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Air Algérie poursuit dans ses dénégations en affirmant que «le steward voulant raisonner M. Lamine N’diaye, ce dernier a commencé à vociférer et a violenté le steward physiquement. Compte tenu du comportement hystérique et agressif du passager, l’équipage n’avait d’autre choix que de le débarquer. M. Lamine N'diaye ayant refusé de débarquer de l’avion, il a été fait appel à la police de l’air pour le contraindre à descendre».
Cette version est également contredite par les témoins de la scène, qui affirment que c'est le steward d'Air Algérie qui, le premier, a frappé Lamine Ndiaye, avant que ce dernier ne réplique, et que la dispute se transforme en bagarre.
Par ailleurs, les passagers présents à bord ont dénoncé l'excès de violence commis à l'encontre de Lamine Ndiaye.
En effet, une vingtaine de policiers se sont déchaînés sur lui après l'avoir menotté.
Lamine Ndiaye serait sorti de l'avion le visage ensanglanté, ce que rien ne justifie.
Enfin, et le pire, sans doute dans cette sale histoire, c'est que les Sénégalais sont encore nombreux à se demander ce qu'il est advenu de leur compatriote, dont les proches sont, aujourd'hui encore, sans nouvelles.