Covid-19: après l'UE, la Suisse exclut l'Algérie de sa liste de pays sans risque

A cause de la faiblesse des tests effectués en Algérie, les voyageurs transportent avec eux le virus hors du pays. . DR

Le 06/08/2020 à 17h41, mis à jour le 07/08/2020 à 21h18

L'Algérie vient d'être exclue par la Suisse de sa liste de pays jugés sûrs sur le plan sanitaire. Un nouveau coup dur pour le régime, qui avait mal digéré la décision de l'Union européenne.

La Suisse vient de mettre à jour sa liste des pays dont les résidents sont autorisés à se rendre sur son territoire. Seule l'Algérie en a été exclue, en raison de la situation sanitaire inquiétante qui prévaut dans ce pays.

"Le Département fédéral de justice et police (DFJP) a à son tour opéré une mise à jour de sa liste des pays à risque. Cette nouvelle version, qui entre aussi en vigueur samedi, ne présente qu’un seul changement: l’Algérie n’y figure plus", écrit le site d'information suisse 20 minutes

La République fédérale a un classement légèrement différent de celui de l'Union européenne, avec des pays à risques, des pays pour lesquels une mise en quarantaine est exigée et ceux où la situation sanitaire est sous contrôle, précise la même source.

C'est justement la catégorie des pays à risque que l'Algérie vient d'intégrer. Car en réalité tous les pays qui avaient permis aux Algériens de s'y rendre sans prendre de précaution l'ont amèrement regretté, notamment la France dont un éminent professeur de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière de Paris avait déclaré que "C'était en train d'exploser en Algérie".

En Afrique, seuls les citoyens du Maroc, de la Tunisie et du Rwanda sont autorisés à se rendre en Suisse. En effet, "Les ressortissants d’Andorre, l’Australie, la Bulgarie, le Canada, Chypre, la Corée du Sud, la Croatie, la Géorgie, l’Irlande, le Japon, le Maroc, Monaco, la Nouvelle-Zélande, la Roumanie, le Rwanda, Saint-Marin, la Thaïlande, la Tunisie, l’Uruguay et le Vatican pourront de nouveau entrer en Suisse aux mêmes conditions qu’avant la crise du coronavirus. Ils peuvent toutefois être soumis à une quarantaine", précise pour sa part le site d'information Le Nouvelliste.

En réalité cette décision d'exclure l'Algérie n'a rien de surprenant, vu que l'Union européenne avait montré la même prudence. Alger ne semble pas avoir réussi à faire face à la crise du coronavirus et ses chiffres officiels sont sujets à controverse.

En effet, le pays affirme ne compter que quelques centaines de cas par jour, mais la réalité semble beaucoup plus grave au vu des cas qu'il a récemment exportés. Outre l'alarme française, par exemple, le tiers des Tunisiens récemment rapatriés d'Algérie ont été testés positifs.

Les médecins algériens n'arrêtent pas de dénoncer le nombre insuffisant de tests de type RT-PCR, les seuls capables de détecter de manière précoce les cas de contaminations. Actuellement, seuls quatre laboratoires contrôlés par l'Institut Pasteur d'Alger sont en mesure de délivrer de tels tests. La trentaine d'autres laboratoires, administrés notamment par les facultés de médecine n'ont accès ni aux kits de prélèvement ni au réactif, de sorte qu'ils sont restés des coquilles vides. Au final, les résultats des tests prennent une quinzaine de jours de retard selon les professionnels algériens de la santé.

Quand le ministère algérien déclare des cas quotidiens de contamination, c'est que, bien souvent, il y en a des centaines qui attendent d'être confirmés. Pendant ce temps, ils en auront contaminé des centaines d'autres.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 06/08/2020 à 17h41, mis à jour le 07/08/2020 à 21h18