Covid-19: malgré ses "excellents" chiffres, l'Algérie n'a pas été réintégrée dans la liste européenne des pays sûrs

Dans toutes les localités, les initiatives populaires se multiplient pour sauver les malades.

Dans toutes les localités, les initiatives populaires se multiplient pour sauver les malades. . DR

Le 21/10/2020 à 18h11, mis à jour le 23/10/2020 à 08h39

L'Algérie, malgré des chiffres exceptionnellement bas, ne parvient pas à réintégrer la liste de l'Union européenne des pays considérés comme sûrs, eu égard à la pandémie de Covid-19. Une nouvelle preuve que le pays d'Afrique du Nord ne trompe que lui-même avec ses stats préfabriquées.

L'Union européenne vient de mettre à jour sa liste des pays dont les ressortissants sont autorisés à se rendre librement dans l'espace des 27 membres. Surprise! L'Agérie qui s'est battue pour fabriquer des chiffres indiquant que l'épidémie a quasiment pris fin ou, du moins, qu'elle est sous bonne maîtrise, n'y figure pas.

Dans la nouvelle liste, dont le Canada, la Tunisie et la Géorgie ont été retirés à cause de leurs situations épidémiologiques, seule Singapour a été ajoutée.

Quid de l'Algérie, qui affiche une courbe d'évolution des plus plates avec à peine 200 cas quotidiens et moins de 8 morts par jour? Silence absolu des représentants des 27 membres de l'UE qui ont pourtant maintenu le Japon avec ses 500 cas en moyenne par jour dans leur liste.

En réalité, les experts de l'Union européenne semblent n'accorder aucun crédit aux chiffres officiels algériens. En effet, depuis le 1er août dernier, l'Algérie affirme n'avoir enregistré miraculeusement que 24.000 cas environ, soit une moyenne de 292 cas sur toute la période. De plus, la tendance serait baissière au point que depuis début octobre, elle se situerait entre 130 et 200 nouveaux cas quotidiens. Quant à la mortalité, elle ne serait que de 5 à 9 décès par jour sur cette période, montrant encore un parfait contrôle de la situation pandémique. Autant de données qui militent pour que l'Union européenne réintègre enfin l'Algérie dans cette précieuse liste.

Car, faut-il le rappeler, le fait d'en avoir été exclue, en août dernier, avait failli créer un incident diplomatique entre les autorités algériennes et l'Union européenne.

Hystérique, le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, ne s'était pas gêné pour le faire savoir dans un communiqué, en affirmant que cette "décision était sans effet". Il expliquait par la même occasion que l'Algérie avait "déjà décidé de maintenir ses frontières fermées par stricte adhésion au principe de protection de ses citoyens pour les prémunir contre les cas de Covid-19 importés, à l'origine de la propagation initiale du virus en Algérie".

Troublante coïncidence, c'est justement après cette sortie nerveuse du mois d'août que l'Algérie a commencé à maîtriser ses chiffres... Et les 675 nouveaux cas du 24 juillet seront bientôt un mauvais souvenir.

En réalité, l'Algérie a choisi de ne pas se conformer à la règle établie qui veut que l'on effectue suffisamment de tests RT-PCR pour détecter le maximum de cas possible. Depuis le début de la pandémie, l'Algérie n'a officiellement réalisé que 186.000 tests de dépistage du Covid-19, préférant réaliser des scanners thoraciques. Pire, elle ne veut même plus tenir compte des cas détectés par cette méthode. En effet, alors que l'Institut algérien de santé affirme que 94.000 cas ont été détectés, les autorités n'en ont cure et continuent à ne faire état que de 54.000 cas déclarés, à ce jour, auprès de l'Organisation mondiale de la Santé.

Par Djamel Boutebour
Le 21/10/2020 à 18h11, mis à jour le 23/10/2020 à 08h39