Scandant des slogans hostiles aux autorités gouvernementales, des centaines de manifestants ont arpenté les rues de Jijel, à partir de 21h, heure locale. Sur les réseaux sociaux, les vidéos diffusées sont nombreuses, qui attestent des informations données par la presse locale.
L'objectif principal de ces manifestations est de dénoncer en particulier les problèmes socio-économiques auxquels sont de plus en plus confrontés les habitants de cette wilaya située à 321 kilomètres de la capitale. En général, la situation que vit le pays est de plus en plus intenable.
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«Les politiques de l’échec sont pires que le Covid-19», peut-on lire sur les banderoles affichées et déployées sur les façades des murs de certaines de quartiers populaires de Jijel, d'après ce que rapporte le site d'information Algérie Part. Par la même occasion, les manifestants rejettent l'aide de 10.000 dinars ou 62 euros qu'ils jugent dérisoires et qui a été promise par le président algérien aux familles les plus durement touchées par les conséquences écononmiques de la pandémie. Ainsi, scandaient-ils «Ya Tebboune arwah tedi ton million», faisant ainsi référence au million de centimes ou 10.000 dinars de soutien.
En plus de subir la pire augmentation des prix depuis plus d'une dizaine d'années, les habitants d'une quizaine de wilayas sont aujourd'hui confinés pour lutter contre les conséquences de la pandémie. Or, pour des ménages qui vivent au jour le jour et étant confrontés à un niveau élevé de chômage, le confinement est synonyme d'une condamnation à mourir de faim. C'est en tout cas le message contenu dans leur colère exprimée contre le gouvernement. Ils n'ont pas hésité à poser une question qui résume bien leur désarroi: «Sommes-nous dans une wilaya ou dans une cellule de prison?».
Les manifestations de ce genre risquent de se multiplier puisque Jijel est loin d'être un cas isolé. La crise socio-économique touche tout le pays, où le prix des denrées de première nécessité ont pris l'ascenseur et où certains produits vitaux comme le lait et les médicaments se raréfient quand ils ne sont tout simplement pas introuvables.
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Par exemple, le prix du kilogramme de sardine a atteint quelque 1400 dinars, soit près de 11 dollars, à Oran dernièrement. Les pharmaciens d'officine ont également dénoncé des pénuries portant sur plus de 300 médicaments dont des molécules essentielles pour le traitement de maladies comme le cancer ou l'insuffisance rénale. De même, la presse locale a rapporté à plusieurs reprises, les difficultés des ménages à s'approvisionner en lait. Autant de problèmes qui sont liés à l'impossibilité pour le pays de maintenir son rythme de vie en continuant d'importer la plupart des biens dont il a besoin. Et pour cause, les réserves de changes se sont nettement réduites, passant de près de 200 milliards de dollars en 2014 à quelque 29 milliards de dollars à fin 2020.