En pleine pandémie du Covid-19, les professionnels du secteur de la santé algérienne, mécontents du non respect des engagements des autorités, annoncent une journée de grève le 7 avril courant.
Cette annonce a été fait par les syndicats de trois centrales du secteur de la santé : le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu), le Syndicat national des praticiens de santé publique (Snpsp) et le le Syndicat algérien des paramédicaux (Sap).
Derrière cette décision prise en pleine crise sanitaire , il y a le mécontentement des acteurs de la santé face au non respect des engagements annoncés en avril 2020 par le président Abdelmadjid Tebboune, en personne, en faveur des professionnels de santé en première ligne face à la pandémie du Covid-19. Le président s’était engagé à la restructuration totale du système de santé et à l’amélioration des conditions de travail des praticiens après les premières déconvenues du système sanitaire algérien lors du déclenchement de la pandémie.
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Dans ce cadre, et conscient du rôle et des risques pris par cette corporation, il avait annoncé, le 31 mars 2020, l’octroi d’une prime Covid, à titre exceptionnel, aux professionnels de santé. Celle-ci servie mensuellement était de 10.000 dinars algériens (75 dollars) pour le personnel administratif et de soutien, 20.000 dinars (149 dollars) pour le personnel paramédical et 40.000 dinars (300 dollars) pour le personnel médical. Seulement, souligne les intéressés, cette prime annoncée par le chef de l’Etat a été gelée en septembre 2020.
Depuis, les professionnels n’ont cessé d’alerter les autorités afin que ce problème soit réglé. Mais en vain.
En plus du gel de la prime Covid, les autorités n’ont pas non plus apporté de réponse à la plateforme revendicative des acteurs de la santé. Parmi les revendications du Syndicat national des praticiens de santé publique (Snpsp) figure, entre autres, la question de la graduation en trois grades du statut des praticiens de la santé publique, l’élargissement aux praticiens généralistes de la prime d’encadrement et l’augmentation à hauteur de 80% du salaire de base des praticiens exerçant dans les régions enclavées.
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Ainsi, après leur réunion tenue mardi 30 mars 2021, les professionnels expliquent, "aujourd’hui, le constat demeure amer. Aucune perspective. Après une année de lutte continue contre la pandémie du Covid-19, le personnel de santé, épuisé, tous corps confondus, est déçu de la non-concrétisation sur le terrain des différentes directives du président de la République concernant l’amélioration des conditions de travail ainsi que la situation socioéconomique du corps".
Selon les professionnels du secteur de santé, cette grève ne sera que la première manifestation de leur mécontentement. Ils prévoient d’autres actions et ce jusqu’à ce que les autorités répondent positivement à leurs revendications.