Vidéos. Algérie: bousculade pour des bouteilles d'oxygène dans un hôpital de la banlieue algéroise

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Le 26/07/2021 à 11h41, mis à jour le 26/07/2021 à 11h44

VidéoDe plus en plus de vidéos sont diffusées sur les réseaux sociaux montrant des scènes de bousculade pour obtenir de l'oxygène, alors que le personnel médical dénonce une situation "catastrophique". Le ministre de la Santé, qui qualifiait la "situation d'inquiétante" parlait en connaissance de cause.

Nouvelle scène de bousculade en Algérie pour des bouteilles d'oxygène. Dans la soirée du dimanche 25 juillet, à l'hôpital d'Ain Taya, situé dans la banlieue Est de la capitale, des garde-malades se sont rués sur les bouteilles d'oxygène, dans un indescriptible charivari.

Les images diffusées dans les réseaux sociaux montrent plusieurs personnes habillées d'une protection stérile en train de se ruer sur les bouteilles d'oxygène liquide qui venaient apparemment d'être acheminées par un camion.

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La bousculade de ces accompagnants de malades du Covid-19, montre clairement leur détresse face à la pénurie d'oxygène médical à laquelle l'Algérie est confrontée. C'est d'autant affligeant qu'Ain Taya n'est qu'à 28 kilomètres du centre-ville d'Alger.

Si cet hôpital situé à la périphérie de la capitale manque autant de moyens pour faire face aux cas graves, la question se pose de savoir ce qu'il en est de l'intérieur d'un pays aussi vaste que 12 fois le Sénégal, par exemple et qui compte 44 millions d'habitants.

Alors que l'Algérie a offert jusqu'à 100.000 m3 d'oxygène à la Tunisie, paradoxalement ses propres hôpitaux connaissent une grave pénurie de ce produit indispensable pour la prise en charge des cas graves de Covid-19.

L'Algérie aurait une production quotidienne de 430.000 litres d'oxygène liquide, cependant, selon les médecins, la logistique pour conditionner et acheminer cet oxygène auprès des malades ne suit pas, d'où ces scènes affligeantes.

A Tizi Ouzou, par exemple, c'est un membre du personnel médical qui a diffusé une vidéo en kabyle pour dénoncer la pénurie d'oxygène à laquelle fait face l'hôpital de la ville depuis un certain temps.

Officiellement l'Algérie ne compte que 1300 cas quotidiens par jour, malgré la gravité de la troisième vague. Cependant, les chiffres communiqués contrastent avec la réalité dans les hôpitaux, puisque partout, le personnel médical affirme être débordé.

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A Oran, le Pr Salah Lellou affirme qu'ils ont perdu plusieurs patients faute d'oxygène. A Boufarik, dans la wilaya de Blida, le docteur Yousfi résume la situation en une seule phrase: "Ce qu'il se passe est catastrophique".

Pour le moment, le gouvernement n'a pas apporté des réponses concrètes pour résoudre ce problème de pénurie, néanmoins il vient de durcir les mesures sanitaires, notamment une extension du couvre-feu de 20h à 6h du matin dans 35 des 58 wilayas que compte le pays. De même, les salles de sport, maisons de jeunes, espaces récréatifs et les places resteront fermées dans ces localités concernées.

Par Djamel Boutebour
Le 26/07/2021 à 11h41, mis à jour le 26/07/2021 à 11h44