Algérie: les pénuries d’oxygène persistent en dépit des promesses de Tebboune

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Le 17/08/2021 à 12h02, mis à jour le 17/08/2021 à 12h05

En dépit des annonces rassurantes sur l’évolution de la pandémie, le déficit criant en oxygène des patients de la Covid-19 inquiète. A titre d’exemple, à Annaba, selon El Watan, les besoins en oxygène ne sont satisfaits qu’à moitié moins, en dépit de la présence de trois producteurs.

Les pénuries d’oxygène pour les services Covid-19 sont loin de s’améliorer au niveau de certaines structures sanitaires algériennes, en dépit des promesses des autorités et particulièrement du chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune. Ainsi, les professionnels de la santé de nombreux hôpitaux font face aux demandes d’hospitalisation et des cas graves de la Covid-19 nécessitant le traitement d’oxygénothérapie d’urgence.

Malheureusement, de nombreux patients continuent encore à faire face aux pénuries d’oxygène, en dépit des assurances des autorités qui n’avaient cessé de marteler la disponibilité d’oxygène en quantité suffisante grâce à la production locale avant que les pénuries n’atteignent un seuil inquiétant poussant les autorités à reconnaitre la réalité.

Et la situation ne semble point s’améliorer pour certaines structures en charge du Covid-19. C’est le cas notamment de ceux à Annaba. Selon El Watan, «l’indisponibilité de l’oxygène pour les malades contaminés par la Covid-19 et souffrant d’une détresse respiratoire pose avec acuité un sérieux problème dans le secteur de la santé de la wilaya de Annaba». Citant des sources proches de ce dossier, le site explique que «l’approvisionnement en quantité suffisante d’oxygène pour les services Covcid-19, chirurgicaux et les Pavillons des urgences médicales (PUM) n’a jamais dépassé un total de 4000 litres. Or, toujours selon les mêmes sources, les besoins pour toute la wilaya en ce produit vital est au minimum de 9.000 litres».

En clair, la région ne dispose que de moins de la moitié de ses besoins en oxygène liquide, se retrouvant ainsi dans l’incapacité de répondre aux besoins urgents des patients de la Covid-19 nécessitant le traitement d’oxygénothérapie d’urgence. En conséquence, de nombreux patients perdent la vie à cause de cette pénurie d’oxygène.

Pourtant, explique le site d’information, Annaba devrait logiquement être mieux lotie que d’autres wilayas du fait qu’elle abrite trois producteurs d’oxygène: Linde Gas, Sir El Hadjar et la Fonderie de Attia.

Face à cette pénurie d’oxygène, le président Abdelmadjid Tebboune avait instruit l’augmentation de la production d’oxygène estimée actuellement à 360.000 litres pour la porter à 470.000 litres avec l’entrée en service de l’usine de Bethioua à Oran.

De plus, le gouvernement avait autorisé l’importation de 100.000 litres par bateaux tous les deux jours afin d’éliminer les pénuries d’oxygène. Parallèlement, l’Algérie a réceptionné le 15 août, 1500 concentrateurs d’oxygène acheminés depuis la Chine pour faire face à la pénurie. Malgré tout, la pénurie est encore omniprésente dans les structures de santé, alors que les autorités sanitaires avancent une nette décrue des contagions.

Au-delà, cette pénurie d’oxygène renseigne sur la réalité des contaminations et des malades en oxygénation qui sont très certainement supérieures aux chiffres annoncés quotidiennement par les autorités. L’appel des autorités aux médias à ne pas se concentrer sur les «nouvelles négatives» de la crise sanitaire fait que certains médias algériens se sont détournés de ces pénuries d'oxygène pour éviter l’ire des autorités. 

Par Karim Zeidane
Le 17/08/2021 à 12h02, mis à jour le 17/08/2021 à 12h05