Deux jours sans eau! C’est le nouveau calvaire que doivent supporter les habitants des 21 communes de la capitale algérienne qui n’auront tout simplement pas accès à l’eau potable durant 48 heures. L’annonce a été faite par la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (SEAAL) qui est désormais à 100% algérienne.
En clair, la crise de l’eau est loin d’être résolue, en dépit des promesses des autorités qui ont annoncé des plans d’urgence pour venir à bout de cette situation qui cause d'importants désagréments aux Algériens, particulièrement à ceux de la capitale Alger.
Selon SEAAL, cette énième perturbation s’explique par les travaux entrepris au niveau de la station de désalinisation de l’eau de mer à Cap Jinet. Et après les travaux de réparation, il faudra encore attendre le remplissage des réservoirs pour espérer la reprise de l’approvisionnement en eau potable dans ces communes de la capitale (Rouiba, Ain Taya, Bordj El Bahri, El Harrach, Hussein Dey, Bir Khadem, Bir Mourad Rais, Borj El Kiffan…).
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Au-delà, il faut souligner que la capitale Alger fait l’objet depuis plusieurs mois d’un rationnement de l’eau potable que la SEAAL a du mal à respecter. Ainsi, certaines communes restent plusieurs jours sans disposer de l’eau potable. De nombreuses familles veillent toutes les nuits afin de pouvoir disposer d’un peu du liquide vital. D’autres parcourent de nombreux quartiers pour espérer tomber sur des robinets publics encore alimentés.
Ces pénuries étant chroniques, de nombreuses familles algériennes ont fini par investir massivement dans des citernes et fûts d’eau pour tenter de palier un minimum la pénurie pendant les longues et fréquentes coupures.
Face à cette situation, les citoyens n’ont cessé d’interpeller les autorités afin qu’une solution soit trouvée notamment à Alger. Certains ont même entrepris des actions conduisant à la fermeture des routes de la capitale en guise de protestation. Pour le moment, les autorités algériennes semblent désarmées face à la situation et brillent par leur incapacité à apporter une solution durable.
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Il faut dire qu’outre le faible niveau des barrages hydroélectriques comme celui de Keddara (moins de 20%) qui alimente la capitale, les pénuries d’eau s’expliquent également par le manque d’anticipation des autorités algériennes qui n’ont rien fait pour faire face aux effets du changement climatique et à l’augmentation significative de la population des zones urbaines.
De plus, la faiblesse des investissements dans des unités de dessalement d’eau de mer au cours de ces dernières années et le manque d’entretien ont tout simplement conduit à l’arrêt de certaines unités et par conséquent à la baisse de la production de l’eau potable. Certaines décisions très ciblées ont également induit les pénuries à Alger. Ainsi, la station de dessalement d’eau de mer de Fouka (Tipasa), d’une capacité de 300.000 m3 d’eau par jour, censée aujourd'hui approvisionner les wilayas de l’Est du pays devait au départ être implantée à Alger-Ouest. Mais, à cause des problèmes de fonciers et d’appels d’offres infructueux, l’unité a été délocalisée à Tipasa, sans solution de remplacement pour Alger. Inévitablement, la conséquence est un déficit hydrique important pour la capitale. Quant aux nouvelles stations de faibles capacités, elles ne peuvent pas permettre aux autorités de faire face aux importants déficits enregistrés au niveau d’Alger.