Cameroun: les artistes musiciens créent une énième société de gestion des droits d’auteur

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Le 12/09/2017 à 10h46

La Société nationale camerounaise de l’art musical (Sonacam) a été constituée samedi 9 septembre à Yaoundé, au cours d’une assemblée générale des acteurs du secteur.

Comme pour le football, la gestion du droit d’auteur est un casse-tête pour les pouvoirs publics au Cameroun. Notamment en ce qui concerne la musique. Sans doute parce que le secteur génère de gros sous, mais regroupe aussi peu d’intellectuels. Ce samedi 9 septembre, à l’initiative du ministre des Arts et de la culture (Minac), le Pr Narcisse Mouelle Kombi, les artistes musiciens camerounais étaient réunis au palais des congrès de Yaoundé. Plus de 2000 ayants-droit de la musique ont effectivement répondu à l’appel du gouvernement, pour une Assemblée générale (AG) constitutive de l’organisme de gestion de la catégorie B.

Seul recommandation du ministre ayant présidé la cérémonie protocolaire de l’AG: parvenir à un consensus. Surtout que, pour le Pr Mouelle Kombi, il s’agissait là pour les musiciens camerounais d’accomplir une mission historique, une mission qui concerne leur sort, leur destin, leur destinée. Une mission qui doit, une fois accomplie, permettre l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.

«Nous vous exhortons à faire prévaloir l’esprit d’apaisement, de rassemblement, d’ouverture, de calme et de discipline. Nous insistons particulièrement sur la logique du consensus que le Premier ministre, chef du gouvernement a validée», a indiqué le ministre.

Pour la première fois, au terme d’un regroupement du genre, tous les participants ont effectivement fait consensus, en validant la création de la Société nationale camerounaise de l’art musical (Sonacam). Une énième société, mais en tout cas, une nouvelle. Pour accompagner ses trois premières années de vie, 41 personnes issues des dix régions ont été choisies.

A la présidence de ce conseil d’administration «consensuel», élu pour un mandat de trois ans, trône le célèbre musicien, auteur-compositeur, Sam Fan Thomas. Il sera assisté de trois vice-présidents: Adeline Mbengkum, Moussa Haïssam et Lab’l, d’une trentaine d’administrateurs, mais aussi d’un bureau d’honneur présidé par le grand Manu Dibango.

Comme le Minac à l’ouverture de l’AG, Sam Fan Thomas, PCA de la Sonacam invite ses pairs à «désormais regarder dans la même direction». Pour se faire, un comité d’éthique et un comité de surveillance, respectivement présidés par Jojo Mousenja et Prince Ndedi Eyango ont été mis sur pied.

La Sonacam est donc lancée, pour assurer la gestion collective des droits d’auteur des artistes musiciens. Premier défi à relever par ses administrateurs, stopper les discordances et prôner l’harmonie. Pour ensuite, obtenir l’agrément du Premier ministre avant de se déployer sur le terrain de la collecte des droits. Et enfin, procéder à une redistribution juste aux auteurs des œuvres de l’esprit. Ça semble simple mais jamais ça ne l’a été au pays du makossa, bikutsi, kalangou et autres mangambeu.

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 12/09/2017 à 10h46