Cameroun: face au coronavirus, les artistes se réinventent et se tournent vers le web

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Le 03/08/2020 à 07h30, mis à jour le 03/08/2020 à 15h44

Entre la fermeture des espaces culturels, l’annulation des festivals et l’interdiction des rassemblements, les artistes du pays se tournent vers les réseaux sociaux pour continuer à exercer leur art. Une occasion aussi pour certains de sensibiliser sur les gestes barrières.

Avec les mesures restrictives (fermeture des institutions culturelles, annulation ou report des événements culturels, interdiction de rassemblement de masse, etc.) prises par le gouvernement pour endiguer la propagation du coronavirus (Covid-19), les artistes camerounais font ce qu’ils peuvent pour continuer à exercer leur art.

Plusieurs d’entre eux se sont tournés vers les réseaux sociaux pour garder le «contact» avec leur public, notamment les musiciens. Le jeune chanteur Lucky+2, auteur du titre «J’ai besoin de toi», a été le premier à donner un concert live sur sa page Facebook en avril dernier.

D’autres artistes ont suivi le mouvement. A l’instar de K-Tino, star du bikutsi, une musique traditionnelle originaire des régions du Centre et du sud du Cameroun.

C'est l'occasion, pour ces artistes, de sensibiliser aussi sur la nécessité de respecter les gestes barrières. Plusieurs artistes camerounais se sont ainsi mobilisés pour mettre leur notoriété au service du combat contre la pandémie de Covid-19, qui impacte durement le secteur de la culture.

Il faut dire que la crise sanitaire actuelle est venue ralentir les activités de ce secteur, provoquant la baisse drastique des revenus des artistes, dont certains vivaient déjà dans la précarité avant la survenue de la maladie.

De leur côté, les autorités encouragent les artistes à se tourner vers le web. «Le numérique apparaît comme une des solutions majeures à intégrer dans notre souci de faire prévaloir les atouts et la résilience de notre tourisme culturel. Conscient de l’importance de cette situation exceptionnelle, nous avons sensibilisé les 24 pôles artistiques et culturels organisés par discipline à s’investir dans les activités innovantes adaptées au contexte», affirme le ministre des Arts et de la Culture, Pierre Ismaël Bidoung Mpkatt.

Avec le soutien du gouvernement, des initiatives ont été créées visant notamment à encourager la création des plateformes numériques d’expression artistiques accessibles au plus grand nombre. C’est ainsi qu’un centre d’application et de promotion du tourisme culturel par le numérique a été mis en place.

Son objectif: digitaliser des contenus destinés à être consommés par les internautes et les chercheurs du secteur culturel et éducatif. Des programmes ont également été conçus afin de permettre, «à très court terme», d’offrir aux internautes la possibilité de découvrir le Cameroun à travers un ensemble de productions multimédias.

Dans la même veine, le pôle des «Arts littéraires» a mis des publications de toute nature en ligne destinées aux visiteurs virtuels afin de mieux gérer la crise grâce à la lecture. De son côté, le pôle des «Arts cinématographiques» accompagne les professionnels du cinéma par la mise à disposition des films pour leur production sur les plateformes numériques.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 03/08/2020 à 07h30, mis à jour le 03/08/2020 à 15h44