La famille, qui possédait le tableau intitulé Christine représentant une jeune femme noire à la robe décolletée jaune, a réalisé l’importance de l’artiste grâce à une recherche Internet. Peint à Lagos en 1971, par celui qui, mort en 1994, est considéré comme le père du modernisme nigérian, le tableau est resté près de cinq décennies dans la famille du modèle sans être montré.
«La famille n’avait pas conscience de l’importance du tableau et de l’artiste, jusqu’à ce qu’une recherche sur Google de la signature les conduise à la plate-forme d’estimation en ligne gratuite de Sotheby’s », a expliqué dans un communiqué la maison d’enchères, qui organisait une vente d’art moderne et contemporain africain mardi.
«Epoustouflés par sa beauté»
«La star de la vente d’aujourd’hui est l’inoubliable portrait de Ben Enwonwu de son amie Christine, une œuvre qui semble avoir eu le même effet sur les enchérisseurs que sur nous : nous avons tout simplement été époustouflés par sa beauté », ajoute Hannah O’Leary, responsable de l’art moderne et contemporain africain chez Sotheby’s, citée dans ce communiqué.
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Voilà dix ans, les œuvres de Ben Enwonwu se négociaient autour de 50 000 livres sterling. En mars 2018, un tableau de 1974 représentant une princesse nigérienne s’est vendu pour 1,2 million de livres sterling chez Bonham’s. «Le potentiel est énorme, affirmait cette année-là Hannah O’Leary, spécialiste chez Sotheby’s. Il se crée des fortunes chaque année en Afrique. Je suis convaincue que l’art africain connaîtra les mêmes progressions que l’art du Moyen-Orient.» Mardi, dix de ses œuvres ont été vendues, pour un total de 1,8 million de livres (2 millions d’euros).