Mariage précoce, viols et violences conjugales... Tels sont les sujets, considérés comme tabous et peu abordés par la société, qui sont évoqués dans le dernier roman de l'écrivaine camerounaise Djaïli Amadou Amal, «Les impatientes», publié chez Emmanuelle Collas.
Ce roman raconte l’histoire de trois femmes, Ramla, Hindou et Safira, aux destins liés. Un ouvrage engagé qui traite, selon l’auteure, des questions des violences conjugales, notamment dans ses aspects psychosomatiques. Il s’agit d’une nouvelle édition de son roman connu sous le titre «Munyal, les larmes de la patience».
Lauréate de la première édition du prix Orange du livre en Afrique en 2019, l’écrivaine est cette fois-ci en lice pour le prix Goncourt.
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Elle fait en effet partie des quinze écrivains francophones présélectionnés pour l’édition 2020 de ce prix littéraire français. Après cette première étape, la liste des candidats sera affinée les 6 et 27 octobre prochain à huit, puis quatre romans, avant que le nom du vainqueur ne soit révélé le 10 novembre 2020. «Je suis à la fois émue, contente et fière de voir mon livre sélectionné pour le prix Goncourt. C’est aussi un honneur de représenter la littérature africaine contemporaine», a déclaré l’auteure après sa nomination.
Agée de 45 ans, l’écrivaine camerounaise, au-delà de son écriture, mène son combat pour les droits des femmes à travers son association «Femmes du Sahel».
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Cette association œuvre pour l’éducation et le développement des femmes, indépendamment de leur appartenance ethnique et confessionnelle, dans le Nord du Cameroun, à travers notamment le parrainage intégral d’élèves issues des familles défavorisées, la création de bibliothèques dans les localités isolées, l’accompagnement et le conseil des femmes dans les activités génératrices de revenus pour leur autonomisation et la sensibilisation de jeunes filles aux risques jalonnant leurs cursus scolaires.
Djaïli Amadou Amal est également l’auteure de «Walaandé, l’art de partager un mari» (éditions Ifrikiya, 2010). Ce roman traite des «dérives de la polygamie et les discriminations sous-jacentes qui accablent la femme soumise à l’autorité implacable de l’époux».
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Le prix Goncourt est un prix littéraire français récompensant des auteurs d’expression française, créé par le testament d’Edmond de Goncourt en 1892.
La Société littéraire des Goncourt, dite Académie Goncourt, fut officiellement fondée en 1902 et le premier prix Goncourt proclamé le 21 décembre 1903. Depuis lors, seules douze femmes en ont été lauréates. L’édition 2019 a été remportée par Jean-Paul Dubois pour «Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon» (L'Olivier).