Aristide O., parent d’une petite fille inscrite dans une école primaire privée à Yaoundé, devra débourser un peu plus que d’habitude pour que son enfant fasse partie des effectifs lors de la prochaine rentrée scolaire le 5 octobre.
«J’ai découvert que la pension avait augmenté de 50.000 francs CFA, sans qu’aucune explication ne me soit donnée. J’ai prévu de rencontrer les responsables pour comprendre cette hausse», dit-il. Comme lui, de nombreux parents, dont la situation financière a basculé en raison de la pandémie du coronavirus (Covid-19), ont vu les frais de scolarité de leur progéniture augmenter.
«Dans l’école de ma fille, les frais sont passés de 280.000 à 350.000 francs CFA», confie un parent. «Globalement, la pension n’a pas augmenté mais des frais de fourniture ont été introduits à raison de 20.000 francs CFA», indique de son côté Josiane Kameni, maman d’un petit garçon qui passe cette année à la grande section de maternelle.
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Une situation qui plonge de nombreux parents dans le désarroi, quand d’autres crient à la surenchère. Surtout que la scolarité dans le privé n’est pas à la portée du premier venu et que certains parents doivent souvent consentir de gros sacrifices pour y inscrire leurs enfants.
Les promoteurs évoquent quant à eux les effets induits par la pandémie, notamment la fermeture des écoles en mars dernier qui a fragilisé les finances.
En outre, la restriction de 50 élèves par classe maximum, imposée par le gouvernement pour la rentrée scolaire 2020-2021, devrait également entraîner un déclin des revenus. «Les pensions sont plus élevées dans les établissements privés pour plusieurs raisons. L’une de ces raisons est le faible taux de subventions qu’accorde l’Etat. 40% des enseignants doivent être permanents, donc doivent être payés sur 12 mois», avance le fondateur d’un collège privé.
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Malgré la hausse des frais cette année, plusieurs parents sont toutefois prêts à consentir des sacrifices supplémentaires pour que leur enfant intègre une école privée.
«Dans le privé, l’enfant bénéficie d’un meilleur encadrement et d’un bon suivi, contrairement au public où les enseignants sont souvent mal payés et les effectifs, pléthoriques», justifie une parente d’élève.
Les établissements privés se distinguent par leurs bons résultats aux examens officiels. Ce qui leur vaut généralement d’occuper le haut du pavé du classement général des établissements établi chaque année par l’Office du baccalauréat du Cameroun (OBC).
Cette année encore, les trois premières marches du podium sont occupées par des établissements privés confessionnels. Un argument qui attire de nombreux parents.