Cameroun: le gouvernement cherche des partenaires pour financer le secteur de l’eau

Le 15/06/2017 à 18h09

A la suite de l’annonce de la clôture du contrat d’affermage avec la Camerounaise des eaux (CDE), un atelier de mobilisation des bailleurs de fonds a été organisé ce jeudi 15 juin à Yaoundé. La fin du contrat d'affermage et la restructuration de la Camwater figuraient parmi les sujets débattus.

A l’initiative de l’Agence française de développement, un atelier a été organisé ce jeudi 15 juin à Yaoundé, au sujet du financement du secteur de l’eau potable en milieu urbain. Au centre des discussions qui se sont tenues à huis clos, la clôture du contrat d’affermage avec la Camerounaise des eaux (CDE).

Cette dernière est chargée d’assurer la gestion, la production et la distribution de l’eau potable en milieu urbain et périurbain. L’entreprise a été créée en partenariat avec un groupement d’entreprises marocaines. Entre autres, l’Office national de l’eau et de l’électricité (ONEE), Delta Holding, Novec et Medz.

Lors de cet atelier, le ministre de l’Eau et de l’énergie a annoncé officiellement que le contrat d’affermage avec la CDE ne serait pas reconduit. «Le gouvernement a décidé de la reprise en main prompte par la Camwater, de la gestion de l’exploitation des services jusque-là affermés, notamment l’administration, le personnel, les équipements, le matériel, les archives, bref toutes les activités y afférentes», a déclaré Basile Atangana Kouna.

Selon le ministre, un chronogramme de clôture technique de l’affermage a été élaboré. «Il devrait permettre que tout se passe normalement, comme le prévoient les contrats de concessions et d’affermage en cours d’exécution. Aussi, les discussions sur ce point devraient faire émerger des points sur la restructuration de la Camwater, pour tenir compte de la nouvelle donne du secteur, ainsi que sur le modèle financier», a-t-il ajouté. Le souhait du gouvernement est de voir la communauté des bailleurs de fonds impliquée dans le financement du secteur de l’eau au Cameroun et accompagner le pays dans le cadre de cette opération.

L’atelier avait deux objectifs. D’une part, aboutir à une vision partagée de l’état du secteur de l’eau en milieu urbain au plan technique, contractuel et financier. D’autre part, permettre au gouvernement d’élaborer une feuille de route sur la structuration du secteur. Car les besoins sont énormes. Jusqu’ici seules 106 villes sur 360 sont équipées de branchements pour être raccordées au réseau national de distribution d’eau potable. Elles font par ailleurs face à la vétusté des réseaux.

Pour mémoire, selon les dispositions du contrat d’affermage liant l’Etat à la CDE, trois options s’offrent aux parties pour mettre fin au contrat : l’expiration au terme normal, l’expiration anticipée par dénonciation ou le rachat du contrat.

Des sources proches du dossier expliquent que «par correspondance du 30 mai 2017, le ministre secrétaire général de la présidence de la République a fixé le 31 août 2017 comme date butoir de transfert des activités de CDE à Camwater. En conséquence, pour le futur régime d’exploitation post-CDE, le gouvernement a opté pour la fusion du patrimoine et de l’exploitation à compter du 31 août 2017 au sein de Camwater».

La décision du gouvernement constitue donc une rupture anticipée de l’affermage actuel car sa fin contractuelle normale est prévue le 30 avril 2018. Cette décision qui ne résulte pas d’un accord des parties aura des conséquences d’ordre juridique, opérationnel, social, économique et financier.

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 15/06/2017 à 18h09