Depuis près de deux semaines, Raïssa Nken, ménagère, n’achète que de la viande pour son ménage lorsqu’elle se rend au marché.
«Le poisson est devenu très cher et il faut mieux prendre la viande pour satisfaire tout le monde. Les enfants m’ont pourtant demandé du poisson, mais ce n’est pas pour tout de suite», déclare-t-elle.
Sur le marché est effet, les prix des poissons comme le maquereau ont augmenté de 100 à 200 FCFA selon les ménagères. Une augmentation qui s’explique entre autres, par la réintroduction de taxes comme le droit de douane (5%) sur le poisson congelé et la taxe communautaire d’intégration de 0,6%.
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Des taxes dont les importateurs étaient exonérés il y a quelque temps encore pour favoriser les importations. Car, jusqu’ici la production nationale ne suit pas.
Selon les chiffres du ministère de l’Elevage, des pêches et des industries animales publiés par le magazine Cameroon Business Today, la demande annuelle locale en produits halieutiques est d’environ 400.000 tonnes. La production issue de la pêche et de l’aquaculture n’est que d’environ 180.000 tonnes tandis que les importations oscillent entre 200.000 et 220.000 tonnes.
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Pour inverser la tendance, le gouvernement a mis en place un programme pour relancer la filière locale et des opérateurs privés de lancent de plus en plus dans la pisciculture pour élever des espèces comme le tilapia, très apprécié des consommateurs. La pêche, elle, est maritime et continentale. La pêche continentale est dominée par les pêcheurs de nationalité camerounaise, alors que la pêche maritime est davantage le fait des étrangers (Nigérians, Ghanéens, Béninois, Maliens).
En 2013, la production issue de la pêche maritime, selon l’Institut national de la statistique, était de 35.484 tonnes tandis que celle issue de la pêche continentale était de 169.613 tonnes. Dans le courant de la même année, la pêche industrielle a produit plus de 9.703 tonnes de poisson et 1.379 tonnes de crevettes. Mais, les activités de cette branche connaissent quelques difficultés notamment à cause de l’exploitation frauduleuse des eaux territoriales par les bateaux de pêche étrangers et les problèmes frontaliers dans certaines zones du pays.