Naissance d'une méga-agence américaine pour contrer l'influence chinoise en Afrique

Donald Trump, président des Etats-Unis.. DR

Le 09/10/2018 à 13h53, mis à jour le 10/10/2018 à 09h43

Le Sénat américain a adopté à une grande majorité la création de United state development finance corporation (USIDFC). Cette méga-agence, qui aura la capacité de mobiliser 60 milliards de dollars, a pour principal objectif de contrer l’influence économique chinoise en Afrique.

La guerre d’influence que se livrent Américains et Chinois en Afrique promet d'être rude. En effet, après le succès du Forum économique sino-africain de Pékin en septembre dernier, au cours duquel le président chinois a annoncé 60 milliards de dollars d’investissements supplémentaires sur le continent, les Etats-Unis réagissent.

Distancés par l’Empire du Milieu, devenu en l’espace d’une décennie premier partenaire commercial, premier investisseur et premier prêteur financier du continent, les Etats-Unis réagissent en annonçant la création d’une grande institution de financement du développement. Son but? Contrer l’influence chinoise en Afrique.

Cette nouvelle institution, issue de la fusion de plusieurs institutions et agences gouvernementales américaines (OPIC, divisions de l’USAID, etc.), baptisée US International development finance corporation (USIDFC) –Société américaine de financement du développement international- a obtenu l’aval du Sénat américain. 

Cette nouvelle institution sera dotée de moyens à même de pouvoir mobiliser 60 milliards de dollars, soit l’exact équivalent du montant annoncé par le président chinois le 3 septembre dernier devant les chefs d’Etat et de gouvernement africains réunis à Pékin.

L’USIDFC pourra investir et prendre des participations dans des entreprises ou des projets en développement du continent. Il s’agit d’un instrument financier que les Américains souhaitent mettre en place pour lutter contre la «diplomatie de la dette chinoise» qui «a laissé de nombreux pays en développement profondément endettés», selon Ray W. Washburne, président de l’OPIC –Overseas private investment corporation (Institution de financement du développement du gouvernement des Etats-Unis)-.

L’Afrique se positionne ainsi, de plus en plus, comme un nouveau front dans la guerre économique sans merci que se livrent les Etats-Unis et la Chine. Autre preuve de l’importance stratégique de ne pas perdre cette guerre pour le contrôle du continent, le 3 octobre dernier, les sénateurs démocrates et républicains, à l’unisson, ont adopté le Build Act, une loi pour une meilleure utilisation des investissements conduisant au développement, avec une majorité écrasante de 93 voix contre 6.

Avec la création de l’USIDFC, nouvelle institution de développement, les Etats-Unis répondent ainsi du tac au tac à l’initiative chinoise «One belt, one road».

Par Kofi Gabriel
Le 09/10/2018 à 13h53, mis à jour le 10/10/2018 à 09h43