Enfin, le gouvernement nigérian s’est décidé à poursuivre l’anglo-néerlandais Shell et le groupe italien Eni dans le cadre d’une opération de corruption portant sur l’acquisition d’un permis d’exploration pétrolière dans le Golfe de Guinée. Il a porté à Londres, au Royaume-Uni, une plainte contre les deux groupes pétroliers.
Dans cette opération, rendue publique par l’ONG anticorruption Global Witness, le gouvernement nigérian estime que les deux géants pétroliers l’ont floué en corrompant des responsables nigérians de l’époque. Shell et Eni sont accusés d’être en partie responsables du détournement de 1,1 milliard de dollars devant servir à l’acquisition de ce bloc et qui finalement a servi à des fins d’enrichissement personnel.
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Rappelons que cette affaire fait l’objet d’un procès à Milan. Dans ce procès aussi, le Nigeria est partie civile. Selon les estimations de Global Witness, l’exploitation de ce bloc pétrolier qui contiendrait 9 milliards de barils de pétrole occasionne 7,86 milliards de dollars de pertes au Nigeria, sur la base d’un cours moyen du baril de 70 dollars, à cause de cette transaction.
De leur côté, les deux géants pétroliers rejettent toute responsabilité dans les détournements présumés avançant que l’accord de 2011 a été passé légalement entre les deux groupes et le gouvernement nigérian. Toutefois, l’ONG Global Witness a mené des enquêtes minutieuses qui ont clairement montré la collision entre les responsables de deux géants pétroliers et certains responsables nigérians dont l’ancien président, Goodluck Jonathan, l’ancien ministre du Pétrole, Dan Etété, et d’autres responsables du secteur pétrolier nigérian.
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