Cameroun: le pays stagne en matière de corruption

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Le 01/02/2019 à 15h36, mis à jour le 01/02/2019 à 15h39

Classé 152e sur 180 pays, le Cameroun affiche un score de 25/100 selon le rapport sur l’indice de perception de corruption 2018, publié ce 29 janvier par Transparency International. Il reste quasiment au même rang qu’en 2017.

Le Cameroun est classé 152e sur 180 pays dans le rapport annuel sur la perception de la corruption dans le monde publié le 29 janvier dernier par l’ONG Transparency International. Une place qu’il partage avec l’Azerbaïdjan, Madagascar et le Nicaragua.

Si le Cameroun gagne une place (153e en 2017), le pays stagne cependant en matière de lutte contre la corruption. Avec 25 points sur 100, le pays garde le même score qu’en 2017. Il faut souligner que la corruption est endémique dans le pays. En 1998 et en 1999, le Cameroun figurait parmi les pays les plus corrompus en Afrique d’après Transparency International.

«Parmi les facteurs qui expliquent que la corruption, sous la forme de pots-de-vin, d’extorsion de fonds, d’évasion fiscale et de manipulations électorales soit aussi omniprésente, citons l'omnipotence de son pouvoir exécutif, le manque de capacités de son système judiciaire ainsi que la pauvreté largement répandue dans le pays», explique l’ONG de lutte contre la corruption sur son site Internet.

Des mesures prises par le gouvernement pour endiguer le phénomène, notamment la mise en place de la Commission nationale anti-corruption (CONAC) et l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF), n’ont donné que des résultats mitigés jusqu’ici.

Dans le classement des administrations publiques camerounaises établi par la CONAC, la structure en charge de la lutte contre la corruption dans le pays, le ministère des Marchés publics apparaît en tête des administrations perçues comme les plus corrompues. Arrivent en deuxième position les services centraux du ministère des Finances, puis les juridictions du ministère de la Justice, la Gendarmerie nationale et le ministère des Transports.

«La corruption est davantage présente dans les pays où les fondations démocratiques sont faibles, comme on l’a vu dans certaines nations où les populistes peuvent l’utiliser à leur avantage», indique Delia Ferreira Rubio, la présidente de Transparency International. En 2015-2016, la CONAC a permis à l’Etat de récupérer 200 milliards de francs CFA.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 01/02/2019 à 15h36, mis à jour le 01/02/2019 à 15h39