Cameroun: un nouveau pilote aux commandes de Camair-Co

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Le 28/05/2019 à 11h17, mis à jour le 28/05/2019 à 12h44

A l'issue d'un conseil d'administration extraordinaire ce lundi 27 mai 2019 à Yaoundé, Louis Georges Njipendi remplace Ernest Dikoum comme directeur général de la compagnie nationale aérienne. Il aura la lourde tâche de faire sortir la compagnie de la zone de turbulences.

La Cameroon airlines corporation (Camair-Co), la compagnie nationale aérienne du Cameroun, a un nouveau directeur général. Il s'agit de Louis Georges Njipendi, qui occupait précédemment le poste de président du conseil d'administration (PCA) de la compagnie. Il remplace à ce poste Ernest Dikoum, limogé de ses fonctions.

Par ailleurs, Max Constant Mve, précédemment directeur de la maintenance au sein de l'entreprise, devient le nouveau DG-adjoint, tandis que l'actuel ministre des Transports, Ernest Ngalle Bibehe, prend les rênes du conseil d’administration.

Parmi les principales missions assignées à la nouvelle équipe dirigeante figurent la mise en œuvre du plan de redressement de la compagnie, le renforcement de la flotte actuelle décimée (seuls deux avions sur six sont en état de voler), privilégier les dessertes locales, etc.

Si une nouvelle page s'ouvre pour Camair-Co, ces changements au sein du top management révèlent une certaine instabilité au plus haut niveau. En effet, Louis Georges Njipendi est le sixième DG en huit années d'exploitation.

Crise

Nommé en août 2016, Ernest Dikoum aura tenu moins de deux ans. Et pourtant, Camair-Co semblait enfin sur la bonne voie, au regard des résultats de l'année 2018. La compagnie aérienne a transporté 350.000 passagers en 2018, contre 300.000 en 2017, soit 50.000 de plus, pour des recettes totales d'environ 26 milliards de francs CFA en 2018 contre 16 milliards de francs CFA en 2017. Ce qui représente une augmentation de 62%. Mais patatras en 2019!

La compagnie a notamment été plombée par l'immobilisation de la plupart de ses avions, à cause de problèmes de maintenance suite à des créances non payées auprès de certains prestataires. En interne, la crise couvait entre les tensions de trésorerie et les menaces de grève du personnel qui réclamait notamment plusieurs mois d'arriérés de salaires. Une partie de la presse locale est en tout cas sceptique au sujet de ces nouvelles nominations.

Pour le quotidien privé Mutations, il s'agit de «Air Bricole», tandis que pour Info Matin, le DG Ernest Dikoum a été limogé sur fond de pressions et d'intérêts égoïstes.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 28/05/2019 à 11h17, mis à jour le 28/05/2019 à 12h44