Corridor Douala-N’Djamena-Bangui: les autorités prescrivent la réduction des postes de contrôle

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Le 26/06/2019 à 11h13, mis à jour le 26/06/2019 à 11h13

Alors que les chauffeurs se plaignent des nombreuses tracasseries administratives et rackets, cette mesure, demandée par les syndicats de transporteurs routiers, vise à fluidifier le trafic des marchandises en provenance et à destination des pays voisins de l'hinterland.

Au cours d'une récente concertation avec les syndicats de transporteurs routiers, le gouvernement camerounais a pris des mesures pour faciliter le transit des marchandises sur le corridor Douala- Bangui-N’Djamena.

Entre autres décisions, l'interdiction des opérations de pesage à l’essieu mobile sur ces axes, l'audit des équipements de mesures dans les prochains jours pour s'assurer de leur fiabilité, la réduction des pesées dans les stations fixes, etc.

En fait, les transporteurs routiers à destination du Tchad et de la République centrafricaine (RCA), pays de l'hinterland qui font transiter les trois quarts de leurs marchandises à l'import et à l'export par le Cameroun, se plaignent de la multiplicité des contrôles et des tracasseries qu'ils subissent. Avec, de plus, dénoncent-ils, la corruption de certains agents véreux.

Par exemple, des chauffeurs sont souvent retenus plusieurs jours pour défaut de paiement des frais de surcharge, ou soumis au paiement de taxes sur plusieurs postes de pesage, la multiplication des postes de contrôles non conventionnels... Certaines de ces pratiques sont pourtant interdites. La variation des pesées à divers postes les oblige également au paiement de contraventions pour surcharge. Les transporteurs évoquent ainsi plus de 150 contrôles de divers types sur ce corridor, ce qui augmente considérablement le délai de passage des marchandises.

«Il y a beaucoup de difficultés sur le corridor Douala-Bangui, notamment la multiplicité des postes de contrôles, le non-respect de la convention internationale en matière de transport des marchandises en transit, qui stipule que le camion en transit ne devrait pas être contrôlé sur un check-point non conventionnel. Ces barrières posent des problèmes de fluidité dans la circulation», affirme Ibrahima Yaya, président national du Groupement des transporteurs terrestres du Cameroun.

Certains syndicalistes estiment les pertes à plusieurs dizaines de milliards de francs CFA par an sur ces corridors, du fait de ces tracasseries.

Or, par exemple, concernant le corridor Douala-Bangui, selon les données du Conseil national des chargeurs du Cameroun, il ne devrait exister que huit stations de pesage sur le territoire camerounais et deux pesages mobiles sur le territoire centrafricain.

Du côté des autorités administratives, Grégoire Mvongo, le gouverneur de la région de l'Est, par où transitent, entre autres, ces chauffeurs routiers, a ordonné il y a quelques jours la «réduction drastique» des postes de contrôle sur les axes routiers relevant de son unité de commandement.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 26/06/2019 à 11h13, mis à jour le 26/06/2019 à 11h13