Diapo. Rwanda: voici pourquoi Mara X et Mara Z sont les premiers smartphones «Made in Africa»

DiaporamaLe Rwanda vient de présenter les deux premiers modèles de smartphones Mara X et Mara Z considérés comme les premiers vrais téléphones «Made in Africa». Contrairement à des modèles avec des composants importés et montés dans de nombreux pays du continent, le Rwanda a accompli un pas de plus.

Le 11/10/2019 à 14h01, mis à jour le 11/10/2019 à 14h02

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Le président rwandais Paul Kagame vient d'inaugurer Mara Phone, l’usine de fabrication des premiers modèles de smartphones «Made in Africa» du Groupe Mara.

Mara Phone est, de fait, la toute «première usine de téléphones intelligents de haute technologie» en Afrique.

«Nous sommes, en fait, le tout premier fabricant de smartphones en Afrique. Des entreprises assemblent des smartphones en Egypte, en Ethiopie, en Algérie et en Afrique du Sud, mais en importent les composants», explique Ashish Thakkar, PDG de Mara Group.

«Nous fabriquons les cartes-mères, nous fabriquons les sous-cartes tout au long du processus», explique-t-il encore.

Ainsi, des cartes mères aux emballages, tout est fabriqué dans l’usine Mara Phone du Groupe Mara, implantée à Kigali, la capitale du Rwanda.

Mara X et Mara Z sont les premiers modèles produits par cette usine, des smarthphones «Made in Africa».

Pour ce qui est de leur système d’exploitation, grâce à un partenariat avec Google, les smartphone Mara utilisent Android One.

La marque rwandaise compte ainsi concurrencer d’autres marques populaires dont Samsung, Techno et même l'indétrînable iPhone. 

L’unité de fabrication du Groupe Mara a une capacité de production de départ de 1.200 unités par jour. Cette cadence pourra croître en fonction de la demande intérieure et régionale.

Pour réaliser cette unité de production, le Groupe Mara a investi un capital de 50 millions de dollars.

L'usine emploie 200 personnes dont 60% sont des jeunes femmes âgées entre 19 et 22 ans. 

Ces smartphones Mara X, d'une capacité de 16 Go d’espace de stockage et Mara Z, doté de 32 Go de stockage, sont vendus à respectivement 175.750 francs rwandais (190 dollars) et 120.250 francs rwandais (130 dollars).

Il faut noter que les smartphones les moins chers du Rwanda sont vendus entre 35.000 (37 dollars) et 50.000 francs rwandais (54 dollars).

Mais pour le PDG du groupe Mara, ces premiers smartphones ciblent des clients désireux de disposer de smartphones de qualité.

La fabrication par le groupe Mara de ces smartphones devrait contribuer à la pénétration de ces téléphones au Rwanda, ainsi que dans les pays de la région.

C’est du moins l’avis du président Paul Kagame, qui a souligné que «l’introduction des téléphones Mara mettra la propriété des smartphones à la portée d’un plus grand nombre de Rwandais».

Mais, au-delà du marché rwandais, le concepteur de ces smartphones à 100% «Made in Africa» espère se développer rapidement et porter sa production à 1,5 million d’unités par an.

Pour ce faire, le groupe rwandais compte profiter pleinement de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca) mise en place par l’Union africaine pour exporter ses smartphones dans l'ensemble de l’Afrique.

Avec le lancement de ces deux modèles, le Rwanda, qui a connu une croissance économique extrêmement rapide au cours de ces dernières années, et qui s’est bâti une réputation de pôle d’innovation, montre clairement ses ambitions de devenir un pôle technologique régional et africain. 

En effet, ne disposant pas de ressources naturelles, le pays, sous la conduite de son président, table sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication pour se développer.

Cette volonté s’est matérialisée par la construction de la plus grande Cité de l’innovation technologique en Afrique, dénommé Cité de l’innovation de Kigali (CIK), inspirée de la Silicon Valley américaine.

Elle sera réalisée sur 70 hectares, dans la Zone économique spéciale de Kigali. Ce projet d'envergure va nécessiter un investissement de 2 milliards de dollars, pour lequel la Banque africaine de développement (BAD) a annoncé s'engager à hauteur de 400 millions de dollars.

Par Moussa Diop
Le 11/10/2019 à 14h01, mis à jour le 11/10/2019 à 14h02