Olivier Nduhungirehe, le numéro deux de la diplomatie du pays des mille collines, a abordé les possibilités de développement des échanges commerciaux entre le Maroc et le Rwanda. Ii était surtout question de co-investissement dans les domaines de l'industrie agroalimentaire, de la transformation digitale envisagée par Kigali pour les prochaines années, mais aussi du tourisme dont le Maroc fait partie des leaders sur le continent.
Le secrétaire d'Etat rwandais a rappelé la vision de son pays qui ambitionne une croissance forte durant les trente prochaines années. En effet, le Rwanda, qui a vu son PIB par habitant passer de 200 à 850 dollars, compte le porter à 12.000 dollars dans des 30 prochaines années, à l'horizon 2050. L'objectif intermédiaire, en 2030, est d'atteindre le chiffre très enviable de 4000 dollars par habitant.
Lire aussi : Diapo. Rwanda: voici pourquoi Mara X et Mara Z sont les premiers smartphones «Made in Africa»
Il s'agit d'une gageure, si l'on sait que pour atteindre un tel chiffre, une croissance annuelle moyenne du PIB de 15% par an est nécessaire, sans tenir compte de la démographie. Pour réussir le pari, le Rwanda compte surtout sur le développement des nouvelles technologies, mais également sur les investissements à forte intensité capitalistique.
Dans ce cadre, la Kigali Technology City est présentée comme une sorte de future Silicon Valley africaine. Le pays s'est également lancé dans la production de véhicules automobile, avec la marque allemande Volkswagen. Enfin, des téléphones portables made in Rwanda sont également produits depuis deux ans dans le pays. Il s'agit d'autant de domaines de coopération potentielle avec le Maroc qui a les mêmes ambitions.
Lire aussi : Rwanda-Ouganda: un accord signé pour mettre fin aux tensions
Mardi, lors de la rencontre du responsable rwandais avec le patronat marocain, étaient présents les représentants d'Attijariwafa bank, de l'Agence marocaine de l'énergie durable (Masen), et de Cooper Pharma. Actuellement, les Laboratoires Cooper Pharma développent une unité industrielle à Kigali dont la construction est assez avancée, alors que Masen envisage d'importants projets avec le Rwanda Energy Group. Quant à Attijariwafa bank, elle possède une filiale, la Cogebank, qui est le troisième établissement du pays de par sa taille.
Au niveau des échanges avec le Maroc, le potentiel est important au vu du niveau actuel relativement faible. En 2018, le Maroc avait exporté quelque 1,53 million de dollars seulement, constitués essentiellement de conserves, pour près des deux tiers du montant. Alors que côté rwandais, ce sont à peine 61.000 dollars de café et thé qui ont été exportés vers le Maroc.
Il y a donc de la marge, dans les deux sens.