Un an après le grave incendie survenu sur ses installations à Limbe, dans la région du sud-ouest du pays, la Société nationale de raffinage (SONARA) ronronne toujours. Depuis, la chaîne de raffinage est à l'arrêt, quatre unités de raffinage ayant été entièrement consumées lors du sinistre survenu le 31 mai 2019, et trois partiellement, sur les 13 unités que compte la société au total. Il faudra attendre encore quelque temps avant que cette chaîne ne soit fonctionnelle et la réhabilitation de l’entreprise sera coûteuse.
«Une étude sommaire nous a édifiés sur les différentes options de réhabilitation ainsi que sur le coût moyen des travaux qui se situerait autour de 250 milliards de FCFA (soit 381 millions d'euros). Plusieurs entreprises ont déjà manifesté leur intérêt à conduire ces travaux», affirme le ministre de l’Eau et de l’énergie, Gaston Eloundou Essomba, lors d’une communication dans les médias à capitaux publics.
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On se souvient notamment qu’une délégation du groupe russe Lukoil-Litasco, spécialisé dans l’industrie pétrolière, a effectué une visite au Cameroun pour discuter du sujet il y a quelque temps.
Si le choix de l'entreprise qui sera en charge des travaux n’a pas encore été arrêté, le début de la réhabilitation dépendra de la disponibilité des financements. Depuis l’incident à la SONARA, le Cameroun recourt aux importations pour assurer l’approvisionnement en produits pétroliers, à travers des traders.
«La mise en œuvre de ce mécanisme a permis à l’État de faire des économies budgétaires dans l’année de l’ordre de 150 milliards FCFA. A travers ces économies, une ligne de soutien de 47,88 FCFA par litre à la SONARA a été introduite dans la nouvelle structure des prix des produits pétroliers. Cette ligne permettra à ladite entreprise d’assainir ses relations avec ses partenaires financiers et ses fournisseurs, et d’envisager le processus de réhabilitation de la raffinerie», ajoute le ministre.
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«Actuellement, les produits disponibles dans nos eaux et dans les dépôts SCDP (Société camerounaise des dépôts pétroliers, Ndlr) représentent environ 60 jours d’autonomie», précise le ministre en charge du portefeuille de l'Energie.
Créée en 1973, la SONARA met à disposition sur le marché les produits pétroliers suivants: le butane, l’essence super, le jet, le pétrole lampant, le gasoil, le distillat et le fuel-oil. La raffinerie de Limbe avait une capacité théorique de 2.100.000 tonnes/an.