Cameroun: 200 millions de dollars de la Banque Mondiale pour améliorer la production agricole

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Le 30/09/2020 à 08h54, mis à jour le 30/09/2020 à 13h14

Ce financement vise à fournir des services d’irrigation et de drainage durables dans la Bénoué, l’un des départements les plus pauvres dans le nord du pays. L’objectif aussi est d’assurer la sécurité alimentaire dans cette région soudano-sahélienne, vulnérable aux chocs climatiques.

Pour améliorer les revenus des agriculteurs en augmentant leur productivité et leurs rendements, la Banque Mondiale vient d’approuver un financement de 200 millions de dollars qui devra améliorer les capacités d’irrigation dans la région du Nord, l’une des plus pauvres du pays, à travers la mise en place des services d’irrigation et de drainage durables.

Ce fonds débloqué visera à financer un Projet pour la valorisation des investissements dans la vallée de la Bénoué (Viva-Bénoué), un département de la région du Nord.

Au Cameroun, l’agriculture représente en effet 42% du PIB, plus de la moitié des recettes d’exportations non-pétrolières et emploie 70% de la population active. 90% des ménages ruraux sont, d’une façon ou d’une autre, employés dans l’agriculture, et environ un tiers d’entre eux gagnent leur vie grâce aux cultures d’exportation.

«L’irrigation est fondamentale pour assurer la sécurité alimentaire dans cette région soudano-sahélienne très fragile et vulnérable aux chocs climatiques. La dimension sociale est au cœur de ce projet, car le développement de la vallée de la Bénoué favorisera la résilience des communautés vulnérables, en renforçant leurs moyens de subsistance et leur écosystème, tout en leur permettant de s’adapter à l’impact des chocs climatiques», affirme Abdoulaye Seck, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour le Cameroun.

Dans le cadre de ce projet, l’Etat a aménagé 1.000 ha de périmètre irrigué (essentiellement des rizières) et envisage d’en créer 10.000 autres. Selon les autorités camerounaises, le projet va permettre de promouvoir la gestion rationnelle de l’eau et de veiller à la sécurité du barrage hydroélectrique de Lagdo.

Construit dans les années 80, cet ouvrage hydraulique est d’une grande importance, en ce sens que l’énergie qu’il produit alimente les trois régions septentrionales du pays (l'Adamaoua, le Nord et l'Extrême-Nord). Le projet Viva-Bénoué devrait donc permettre de sécuriser et de mieux gérer les ressources en eau, notamment l’exploitation des infrastructures hydrauliques.

Il prévoit la construction et la réhabilitation d’infrastructures d’irrigation et de drainage, la mise sur pied d’un système d’alerte précoce en cas d’inondations, ainsi qu’une assistance technique pour appuyer les institutions.

Le projet soutiendra également la production agricole et l’agro-industrie, y compris le nivellement et la préparation des terres, la riziculture mécanisée, l’accès aux intrants et le soutien aux petites et moyennes entreprises.

Selon la Banque Mondiale, l’augmentation de la productivité agricole et hydrique dans la vallée de la Bénoué va profiter aux différents groupes d’agriculteurs de cette région.

Les femmes qui bénéficieront d’un accès accru à la terre, au crédit et à des services de soutien, sont tout particulièrement concernées. Eelles pourront mieux faire face aux défis spécifiques auxquels elles sont confrontées.

Au-delà des agriculteurs, le projet aura aussi des effets positifs sur le reste de la population rurale et urbaine de cette région, notamment en matière de sécurité alimentaire, du fait de la baisse des prix des denrées alimentaires que devrait entraîner l’augmentation de la productivité agricole.

Enfin, il s’attachera à renforcer les capacités de la Mission d’études pour l’aménagement et le développement de la province du Nord (MEADEN), la structure para-étatique en charge de la vallée de la Bénoué.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 30/09/2020 à 08h54, mis à jour le 30/09/2020 à 13h14