Le cauchemar des pays de l'Opep+ n'est pas sur le point de s'arrêter. Dans un contexte de chute continue des cours du brut, la production mondiale vient de connaître une importante hausse. Deux semaines à peine après avoir repris sa production, la Libye a franchi le million de barils de pétrole par jour. Ce qui ajoute à la pression que connaissent les pays de l'Opep et leurs partenaires, dont la Russie.
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La Libye, qui dispose des réserves de pétrole les plus abondantes d'Afrique, est plongée dans le chaos depuis la chute en 2011 de Mouammar Kadhafi et déchirée entre deux pouvoirs rivaux: le Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU et basé à Tripoli, et le camp du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est.
En janvier, les pro-Haftar avaient bloqué la production et les exportations de pétrole sur les champs et terminaux les plus importants du pays, pour réclamer une répartition plus équitable des revenus du pétrole gérés par le GNA.
En septembre, le maréchal Haftar, qui a tenté sans succès pendant 14 mois de conquérir Tripoli, avait accepté de lever les blocages qui, selon la NOC, ont causé près de 10 milliards de dollars (8,5 milliards d'euros) de pertes.
Le 26 octobre, la NOC, seule entité autorisée à commercialiser le brut libyen, a annoncé la levée de l'état de force majeure -- qui permet une exonération de sa responsabilité en cas de non-respect des contrats de livraison -- sur le dernier champ pétrolier bloqué.
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La NOC "a réussi à élever les taux de production à 1.036.035 barils par jour", a-t-elle annoncé samedi dans un communiqué, soit un niveau proche de celui d'avant le blocage (environ 1,2 million de barils par jour).
Ce qui ne l'empêche pas de faire face à de "très grandes difficultés financières" et "un énorme déficit" dans son budget ayant entraîné d'"importantes dettes" et des retards des salaires.
Invoquant des "réticences" et des "entraves" de la part de "certaines parties" qu'elle n'a pas nommées, la NOC a dit craindre "ne pas pouvoir maintenir les niveaux actuels de la production".
La répartition de la rente pétrolière suscite fréquemment des dissensions et constitue un enjeu majeur du règlement du conflit, alors que se multiplient depuis des semaines les médiations pour sortir la Libye de l'impasse.
Le 23 octobre, les deux camps rivaux ont signé à Genève, sous l'égide de l'ONU, un accord de cessez-le-feu permanent avec "effet immédiat".