Gaz: l’Égypte accède au treizième rang des plus grands producteurs

Le champ gazier de Zohr permettra à l'Egypte d'économiser 3 milliards de dollars par an.

Le champ gazier de Zohr permettra à l'Egypte d'économiser 3 milliards de dollars par an.

Le 15/12/2020 à 14h23, mis à jour le 16/12/2020 à 12h21

La production égyptienne de gaz a atteint 6,2 milliards de pieds cubes par jour. Un niveau qui positionne désormais le pays parmi les grands producteurs mondiaux de gaz et dynamise la croissance de l’économie égyptienne, l’une des rares dont le PIB devrait croître positivement en 2020.

L’Egypte devient un grand producteur de gaz grâce aux nombreuses découvertes réalisées au cours de ces dernières années, notamment en Méditerranée.

Ainsi, la production de gaz s’est établie à 6,2 milliards de pieds cubes par jour, a indiqué le ministre égyptien du Pétrole et des ressources minérales, Tarek el-Molla. Un niveau qui place désormais l’Egypte au 13e rang mondial des grands producteurs de gaz. Presque la moitié de cette production provient du champ gazier de Zohr en Méditerranée.

La hausse de la production d’hydrocarbures est le résultat de 86 accords pétroliers signés au cours des six dernières années, qui ont permis d’attirer de nouvelles entreprises étrangères dans le domaine de la recherche et de l’exploration gazière. 

Ce sont ainsi pas moins de 29 projets de développement de champs gaziers qui ont été initiés pour un investissement global de 437 milliards de livres égyptiennes, soit 28 milliards de dollars. Les plus importantes découvertes gazières du pays en Méditerranée ont été faites dans la foulée de ces découvertes: parmi celles-ci, le champ de Zohr, découvert en 2015, dont les réserves sont estimées à 850 milliards de mètres cubes de gaz récupérable, doublant ainsi les réserves prouvées en gaz de l’Egypte.

Grâce à ses découvertes gazières, l’Egypte est passé du statut d'un pays dépendant de ses importations en gaz naturel, à celui de pays autosuffisant, puis exportateur de ce gaz.

Avant l’exploitation du champ de Zohr, le pays dépendait, depuis 2018, d'importations notamment en provenance d’Israël et d'Algérie.

Le taux de croissance du secteur est ainsi passé de -11% en 2015-2016, année où la production gazière n'avait cessé de chuter, à 25% en 2019-2020 grâce aux découvertes et à l’exploitation de nouveaux gisements gaziers. Sur la période allant de 2014-2015 à 2019-2020, le secteur a enregistré un taux de croissance annuel moyen exceptionnel de 35%. La contribution du secteur pétrolier et gazier égyptien a ainsi atteint 27% du PIB à cette dernière période. 

Le gaz découvert et exploité devrait ainsi dynamiser l’économie égyptienne dans les années à venir. Cette manne contribuera à accroître la compétitivité de l’économie égyptienne et permettra d’attirer de nouveaux investisseurs dans d’autres secteurs d’activité, d'améliorer les fondamentaux économiques du pays et accroître les réserves en devises grâce aux recettes d’exportations de gaz.

Grâce à son gaz naturel, le pays deviendra l’un des rares au monde à afficher une croissance positive en 2020,malgré les impacts du Covid-19 dans plusieurs secteurs d’activité, dont celui, tout particulièrement stratégique, du tourisme.

Selon les estimations du FMI et de la Banque Mondiale, l’Egypte devrait afficher un PIB en hausse de plus de 3,5% en 2020, contre une récession de l’ordre de 2,5% à 3% pour l’ensemble de l'Afrique, selon les projections du FMI en septembre dernier.

Le pays pourrait même ravir la seconde place à l’Afrique du Sud, l'une des premières économies du continent en termes de PIB, et qui devrait terminer cette année avec une récession de l'ordre de -8%, par rapport à son PIB précédent. 

Par Karim Zeidane
Le 15/12/2020 à 14h23, mis à jour le 16/12/2020 à 12h21