Depuis quelques années déjà, bon nombre de Nigériens peuvent consulter leur solde bancaire ou faire un virement à un proche via un téléphone portable. Dans le pays, effectuer des paiements numériques à travers son portefeuille électronique est devenu une habitude de plus en plus répandue. Il est donc possible et facile de payer sa quittance d’électricité, d’eau, un ticket ou un billet de bus, d’avion, voire opérer un transfert d’argent à partir de son application ou des services financiers de proximité. Ces innovations numériques qui favorisent une inclusion financière permettent l’accès au service financier partout et en tout temps.
«L’inclusion financière est importante pour les populations parce que ça leur permet de bénéficier de certaines opportunités, et c’est aussi le droit de faire de l’épargne, d’avoir accès aux financements pour développer ses activités génératrices de revenus et aussi de gérer ses finances de manière sécurisée.
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Pour cela nous avons besoin des fintech parce qu’elles permettent d’adresser les populations nigériennes en grand nombre ou elles se trouvent. Le Niger est très en retard par rapport aux autres pays de la sous région, mais il y a une très belle dynamique qui est engagée en ce moment à travers la création de l’association fintech (entreprises qui développent des solutions digitales) mais aussi à travers l’orientation stratégique de toutes ces parties prenantes, que ce soit le secrétariat exécutif national de la finance inclusive ou l’ANCI qui impulse cette transformation digitale au Niger et tous les ministères, institutions financières et banques qui empruntent ce chemin de digitalisation», explique Cherifa Ibrahim, la vice-présidente de l’association fintech regroupant les entreprises qui développent des solutions digitales au Niger.
Les évolutions perceptibles de l’écosystème financier mondial ont poussé les entreprises nigériennes à développer des services financiers de seconde génération via la téléphonie mobile et les paiements numériques et elles en font la promotion, de plus en plus. On les retrouve dans les secteurs bancaire, agricole, les transports, les services et la distribution.
«Notre entreprise met à la disposition des populations une solution de porte-monnaie électronique qui permet au client d'effectuer le paiement des factures d’eau, d’électricité, les réabonnements chez les opérateurs de câble et même les transferts d’argent nationaux et internationaux», indique Saidou Maiguizo Ibrahim, employé d’une société de téléphonie mobile de la place.
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«Notre banque propose une multitude de solutions digitales à l’ensemble de la clientèle et pour cela nous leur demandons de se rapprocher des agences qui sont les plus proches pour trouver les solutions adaptées à leur besoin. Nous sommes aussi une banque agricole, et cela implique que par endroit nos clients sont très loin de certaines agences. Quand les clients seront dans cette base digitale, ils ne seront pas obligés d’être dans une agence pour trouver des solutions à leur problème», explique Altiné Adamou, employé d’une banque de la place
Au Niger, l’activité de monnaies électroniques enregistre un recul depuis 2016. Il faut tout de même noter que le nombre de comptes bancaires ouverts en 2020 est estimé à 6.500.000 comptes, en hausse de 88,8% par rapport à 2019, selon le ministère des Finances. Cette évolution est imputable aux mesures d’assouplissement prises par la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO).